Si l’attitude, le comportement moral devait compter comme coefficient dans la mesure de la performance des élèves, Diary Sow arriverait sans doute dernière sur ce registre. La mbouroise de Malicounda a toujours eu des comportements aux antipodes de ses aînées, des anciens lauréats, souvent discrets, bien effacés, ce pour quoi on les admirait. D’autant plus qu’au moment où elle recevait son titre de meilleure élève, l’ancien ministre de l’enseignement supérieur, Mary Teuw Niane, avait publiquement exprimé son désaccord sur les critères retenus par son ancien collègue de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, devenu parrain par sa propre décision et malgré son départ du poste.

Dès ses premières apparitions, la jeune fille, qui paraît plus âgée que son âge, a épaté par son goût de la mode, de l’habillement, sa coquetterie et parfois, il faut l’avouer, son effronterie, aux antipodes de toutes les règles de bonne éducation.
De sorte que quand elle a décidé de se lancer dans le roman, avec renfort de publicités, d’apparitions dans les médias, comme si elle venait d’être désignée miss Sénégal, des observateurs se sont demandé si elle pouvait trouver le temps de bien étudier. Tous les anciens de Louis le Grand, et ses condisciples (au nombre de 6 figurez-vous), ont averti sur le fait que le travail dans leur prestigieuse école ne s’accommodait pas de telles oisivetés.
Et puis il y a eu aussi cette présence d’un ancien ambassadeur de France au Sénégal, rentré à Paris, dont la présence a été signalée à côté de la jeune élève. Qu’est-ce qui lie Christophe Bigot à Diary Sow, si lien il y a ?
La jeune fille « disparue », le Sénégal et toute sa diplomatie se sont mobilisés, ont déployé d’énormes moyens, mobilisé directions et services, interpellé les autorités françaises,  se sont à sa recherche comme s’il s’agissait d’un trésor national perdu. Les spéculations sont allées bon train, les unes plus catastrophistes que les autres avec, dans le subconscient de chacun, l’idée que s’il s’agissait d’une de ses citoyennes, la France allait se mobiliser davantage. On a même accusé la presse hexagonale de manquer d’intérêt pour la jeune « meilleure élève ».

Eh bien, pendant tout ce temps, Diary Sow se la coulait douce dans les hôtels et pensionnats de Belgique, avec l’argent du contribuable. Sans se gêner, sans se soucier de la souffrance qu’elle causait à sa famille, à ses compatriotes, aux nombreux étudiants sénégalais de France, qui ont bravé le froid hivernal pour la soutenir dans les rues de Paris. Les appels larmoyants de certaines personnalités, évoquant la perte de son parent, ne tiennent pas la route. Elle n’aurait pas passé son temps dans les hôtels, elle serait venue près de sa famille, de sa mère, pour la soutenir. Elle n’aurait pas disparu pour ajouter à la souffrance de sa famille déjà grande.
Qu’a-t-elle fait par la suite ? Un jour, quand elle en a eu assez de sa cachette, c’est par des tweets saccadés à son « parrain », heureux de se retrouver à nouveau sous les feux de la rampe, que Diary Sow se signale. Sans honte, sans regrets, elle explique en toute lucidité, pourquoi elle a décidé de disparaître, et réserve l’exclusivité, non pas à ses parents, mais à son… parrain ! A-t-elle vraiment de la considération pour ses parents cette petite ?

Pardonnez l’affront, mais cette Diary Sow est une petite culottée et effrontée. Son comportement fait honte à tout le pays, à toute la communauté des étudiants sénégalais qui vivent de débrouille en France et qui, jusqu’à présent, attendent le paiement de leur maigre bourse de 200 euros. Elle ne mérite pas les 1000 euros qui lui sont donnés chaque mois, 8 fois le salaire moyen d’un travailleur sénégalais, qui lui servent à se moquer de nous.

Abdoulaye Fall

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