Le blog de Madiambal DIAGNE
Ils disent tous aimer tant l'Afrique

Comment le chef de l’Etat tchadien, Idriss Deby Itno, peut-il justifier devant l’opinion publique avoir reçu la semaine dernière, avec les honneurs, la candidate du Front national (Fn), Marine Le Pen ? Le Président Deby n’était pas obligé d’accorder une audience à la candidate du Fn et on peut véritablement dire qu’il ne gagne rien dans l’opération. L’unique gagnante est Marine Le Pen qui réalise une opération de marketing politique. Elle se trouve ainsi une stature internationale et surtout une opportunité de donner un signal de fermeté pour montrer que même devant ses potentiels détracteurs ou les personnes qui ne sont pas en phase avec ses idées politiques, elle reste inflexible, droite dans ses bottes. Marine Le Pen a réaffirmé à Ndjamena ses projets xénophobes et d’exclusion auxquels on ne peut penser que le Président tchadien pourrait souscrire. Le leader du Fn cherche des tribunes pour envoyer des messages qui conforteraient son électorat. Quelques semaines auparavant, elle s’était rendue au Liban et avait cherché à se donner en spectacle en refusant de mettre le voile pour rencontrer le grand Mufti musulman. Pourtant, elle avait été prévenue que cette autorité religieuse ne rencontre des femmes que si elles portent le voile. Marine Le Pen ne fera aucune objection, mais a attendu d’être au domicile du guide religieux, devant les caméras de télévisions qui, sans doute, relayeront ses esclandres pour dire qu’elle ne mettra pas le voile. Elle n’était intéressée, le moins du monde, à discuter avec le grand Mufti du Liban, mais plutôt à délivrer à l’intention de ses amis «frontistes» un message d’audace et de refus d’une soumission quelconque. Marine Le Pen exige des étrangers en France de se soumettre à ses prismes de convenance, des us et coutumes de la société française, mais se refuse de faire de même quand elle se rend chez les autres. A contrario, elle a réussi, en heurtant les esprits, à faire comprendre aux étrangers établis en France combien leur attitude pourrait détonner de ne pas se soumettre aux règles fixées par la République française.
Le Tchad ne constitue aucun enjeu géopolitique stratégique. Marine Le Pen s’y était rendue parce que simplement c’est dans ce pays qu’elle a pu trouver un chef d’Etat africain qui a accepté de lui ouvrir les portes de son Palais. A Ndjamena, Marine Le Pen a pu réussir un autre coup médiatique pour s’être fait accueillir par un Idriss Deby Itno qui a poussé le sens de l’hospitalité jusqu’à aller chercher, lui-même, son invitée. Il ne restait qu’à faire jouer les hymnes nationaux. Pardi ! Marine Le Pen a aussi eu l’occasion de se donner une image œcuménique en prenant dans ses bras un nouveau-né tchadien. Revoyons les images, elle s’était prêtée à ce rôle avec tellement de contraintes que le bébé risquait de lui tomber des mains. Idriss Deby espérerait-il qu’un jour Marine Le Pen se souvienne qu’il l’avait bien accueillie ? Il n’est vraiment pas besoin de savoir lire dans les astres pour comprendre que Marine Le Pen ne sera pas présidente de la République française du vivant de Idriss Deby.
Le Président du Tchad ne s’était peut-être pas imaginé qu’il heurtait les sensibilités ou même insultait ses compatriotes et tous les Africains que Marine Le Pen insulte à longueur de ses déclarations. On ose espérer que le Président Tchadien n’a pas poussé le bouchon jusqu’à aider Marine Le Pen à financer sa campagne électorale. On se rappelle encore le scandale suscité par le Président Oumar Bongo du Gabon qui avait aidé à financer les activités politiques de Jean Marie Le Pen. On peut bien craindre que le Président Tchadien ait pu faire cela, car il ne semble avoir aucun sens du discernement s’agissant de la prodigalité avec des ressources de son pays, en direction de ses hôtes et amis occidentaux. Le Tchad a sponsorisé, à coups de plusieurs millions d’euros, l’équipe de football de Metz. On ne sait pour quel intérêt pour le Tchad ? Et comble de ridicule, quand le Tchad, en proie à des grandes difficultés économiques, avait eu de la peine à régler la facture, son image a été gravement écornée et ses autorités ont été tournées en dérision.

A chacun sa part d’Afrique
Ils sont nombreux les chefs d’Etat africains à montrer de gros complexes face à des visiteurs occidentaux qui leur font avaler n’importe quelle sornette. C’est ainsi que de lobbyistes ont fait payer le prix fort au Président Congolais Denis Sassou Nguesso pour lui caler une audience fictive le 26 décembre dernier avec le Président fraîchement élu Donald Trump. La présidence de la République du Congo s’était fendue d’une annonce jubilatoire avant de ravaler toute sa fierté quand l’équipe de Donald Trump avait fait savoir n’être pas au courant d’une telle rencontre. Moi-même j’ai eu à faire l’expérience d’attitudes inconvenantes de la part de certains dirigeants africains. Il y a quelques semaines de cela, j’étais à la tête d’une délégation devant rencontrer un chef d’Etat, mais ce dernier n’avait d’yeux et d’égards que pour un Européen membre de notre délégation. Mais quand il a fini par comprendre que le chef était ce grand Sénégalais qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, il a fini par présenter humblement ses excuses pour son attitude. Des anecdotes les plus renversantes les unes que les autres peuplent le quotidien dans les Palais de nos chefs d’Etat africains.
C’est sans doute dans le domaine des médias que l’on observe le plus la faiblesse des dirigeants africains. En effet, n’importe quel reporter à la petite semaine, venant d’un pays occidental, se voit ouvrir les portes des Palais africains et ramasse des marchés de publicité au prix fort auprès des sociétés publiques ou privées. Et c’est systématiquement le chef de l’Etat qui lui donne de fortes recommandations. C’est à croire que les dirigeants des pays africains se font élire par un électorat installé en Occident. Il est pourtant à se demander si les annonces publiées par les gouvernements africains dans les médias occidentaux sont même regardées par les publics européens. Peut-être qu’ils préfèrent être mieux vus par les populations de Paris, Londres, Washington que par leur propre peuple.
Il s’y ajoute que l’Afrique est le terrain de prédilection des anciens ministres européens, notamment français, pour faire fortune. Ils mettent sur pied des cabinets de conseils ou des fondations pour sillonner l’Afrique et ainsi récolter des contrats de consultance ou de lobbying. La seule carte de visite d’ancien ministre leur suffit pour être accueillis à bras ouverts et se voir offrir des soutiens et autres facilités. A leur sortie d’audience, ils déclarent tous «aimer l’Afrique, ce continent merveilleux, plein d’avenir et où se trouve l’avenir du monde». Dominique Strauss Kahn, par exemple, peut vendre ses services au Sénégal, Jean-Louis Borloo peut annoncer urbi et orbi pouvoir électrifier toute l’Afrique et promettre des financements publics qui ne sont inscrits dans aucun budget d’un gouvernement ou d’une quelconque institution de coopération. N’empêche, il peut visiter en deux ans 51 chefs d’Etat africains et recevoir des contributions pour un projet aussi «révolutionnaire». Claude Guéant peut vendre ses services à Libreville, Malabo, Bangui, à Abidjan ou à Dakar, et ailleurs en Afrique. Chaque Palais d’Afrique francophone est ainsi la chasse gardée d’un lobbyiste français, Professeur de droit, avocat, ancien ministre d’on ne sait quoi.

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