Le blog de Amary Ngoné Latyr Fall
Une saison prend fin qu’une autre débute. La météo annonce une ou deux dernières pluies, et c’en sera fini de la saison des pluies appelée hivernage. Une période de forte chaleur. Au point de déteindre sur le tempérament des acteurs, principaux comme secondaires, du monde politique et des affaires sénégalais ? Du reste, ces deux entités se tiennent. Qui a dit par la barbichette ? Ils interagissent, se mélangent au point que, pour les observateurs, ils constituent un alliage détonnant. L’affaire dite Pétro-Tim ou Aliou Sall, du nom du frère du président de la République ou encore Frank Timis, qui défraie la chronique et charrie moult commentaires, en témoigne à suffisance.
Préférons l’appellation « Affaire Frank Timis », du nom de l’homme d’affaires roumain, australien…; qui sait ? Les hommes d’affaires sont connus pour détenir de multiples passeports.
Cet homme, propriétaire de sociétés officiant, entre autres domaines, dans le pétrole se trouve être au cœur de la nouvelle saison qui s’annonce. Feuilleton juridico-politico-affairiste s’il en est, l’affaire Frank Timis connaît une autre tournure. Médiatique, cette fois. Car, acculé par la classe politique, du moins l’opposition, la société civile et le citoyen lambda, pour ses transactions autour du pétrole sénégalais, l’associé d’Aliou Sall a choisi l’affrontement et la contre-attaque, via une plainte pour diffamation, diffusion de fausses nouvelles, etc., contre vingt et une personnalités politiques et de la société civile. Onze parmi elles sont déjà nommément citées qui, à leur tour projettent de porter plainte contre Timis. Plainte contre plainte…
En se faisant conseiller par le tonitruant avocat El Hadj Diouf, le sieur Timis cherche-t-il véritablement à laver son honneur et faire éclater la vérité ? Pour qui connaît El Hadj Diouf, sait qu’il est plus habile pour gagner ses plaidoiries au niveau des médias que dans les prétoires. L’homme est connu pour ses déclarations dont la presse à sensation raffole, ses envolées à faire rallier les rieurs à sa cause.
Dans cette affaire où il question de pétrole, les dénonciations, procès d’intention vont bon train. Avant même que la moindre goutte de pétrole ne soit exploitée. C’est à croire que cette ressource naturelle porte trop bien son nom d’urine du diable. Déjà que le pétrole n’entraîne pas ipso facto le développement d’un pays – les exemples sont nombreux en Afrique et dans le monde – le moins que l’on puisse faire est d’éviter qu’il soit une malédiction. Et cela commence par une gestion et un cadre juridique transparent, et des dispositions légales et fiscales avantageuses pour notre pays. Vu comment c’est parti, on n’en est bien loin. Et les combats médiatiques masqués du vernis juridique ne font qu’exacerber la situation. Pis, ils ne font qu’éluder les varis questionnements pour ne raviver que les polémiques. En fin de compte, toute cette histoire, comme tant d’autres avant, s’estompera sans apporter les bonnes réponses. Une autre affaire la supplantera dans les débats. Dans les prochains jours, on ne parlera que de la marche de demain, organisée par le front de l’opposition où bien de la plainte déposée par le député socialiste Barthélémy Dias contre la direction de sa formation politique.