C’était samedi dernier, les esprits s’échauffent dans la salle du Conseil municipal de Thiès. Les Rewmistes piquent une colère noire. Mohamed Mbaye, neveu de Idrissa Seck défend les réalisations de son oncle. Lamine Gaye, collaborateur du Dg de La Poste, lui somme de se taire. Fou de rage, Mohamed s’avance vers lui. La tension monte d’un cran, les mots volent très bas. Chacun bande les muscles. Les deux camps se défient. Maïmouna Dieng, présidente de séance, renvoie de la salle les gens venus assister à la session. Excepté, les conseillers municipaux.

Expulsés de la salle de délibération, ils continuent leur corps-à-corps. Fou de rage, Lamine Gaye jette une grosse pierre que Mohamed Mbaye esquive. Ce dernier l’invite dans la rue pour lui régler son compte. « Magg dann », artiste-comédien et agent municipal, implore les conseillers de voter le budget. Les travailleurs municipaux n’ont pas perçu de salaire depuis 3 mois. Peine perdue.

Les conseillers municipaux choisissent encore de priver les populations d’extension électrique, de ramassage d’ordures, de réalisations d’infrastructures… Ils ont rejeté les délibérations portant sur les comptes administratifs et le vote du budget 2018. Toutefois, les partisans de Idy ont voté la délibération sur l’utilisation du corbillard offert à la ville. Dépité, Talla Sylla s’emporte : « Je savais que vous alliez voter cette délibération sur le corbillard. Parce qu’au fond, votre plus grande ambition, c’est de mettre la ville de Thiès dans ce corbillard. Aujourd’hui, Idrissa Seck travaille à tuer Thiès. Si on lui confie le Sénégal, il sera pire que Hitler ».

Les conseilleurs municipaux de Rewmi ont d’abord reproché au maire de « s’entêter » à présenter un budget de plus de 2 milliards, alors que les recouvrements de la mairie plafonnent à 500 millions. Pour la sincérité du budget, les conseillers lui ont recommandé de revoir ses copies. Les partisans de Idrissa Seck ont ensuite dit qu’ils ne pouvaient pas délibérer sur le comptes administratifs de 2010 à 2013. Car, le Conseil municipal installé en 2014 ne pouvait pas se prononcer sur les comptes administratifs antérieurs. Pour les comptes administratifs de 2015 et 2016, les Rewmistes les ont rejetés sous prétexte qu’il y avait des investissements et des dépenses qu’ils n’ont pas vus dans la ville. Pour celui de 2017, ils vont aussi le rejeter, car le budget a été réglé et rendu exécutoire par le Préfet de Thiès. « On a vu des têtes présentes pour la première fois en réunion de Conseil municipal, notamment le Directeur général de La Poste. Ils sont venus avec des nervis pour tenter de perturber la quiétude des conseillers municipaux », fustige Cheikh Lô, 1^er adjoint au maire de Thiès-Est.

(Source l’Observateur)