L’affaire des médicaments contrefaits d’une valeur de 1,3 milliard de FCFA saisis à Touba Belel par la gendarmerie, la veille du Magal, révèle ses secrets.

Selon les informations de Libération, Bara Sylla, un des cerveaux de l’opération mafieuse, a été intercepté avant-hier après une filature digne d’un film. Jusque-là, les gendarmes n’avaient mis la main que sur Mamadou Woury Diallo, un ressortissant guinéen qui conduisait un des deux camions qui transportaient la marchandise prohibée. L’autre chauffeur était en fuite. Mais l’enquête a permis de découvrir que les médicaments étaient destinés à un entrepôt appartenant à Bara Sylla, riche homme d’affaires établi à Touba.

Se sachant cerner, Bara Sylla a trouvé refuge chez son marabout, un grand dignitaire de la cité religieuse. Les gendarmes qui savaient qu’il était dans le domicile avaient mis la maison sous surveillance. Une patience qui été payante avant-hier puisque le marabout a tenté d’exfiltrer son talibé vers les coups de 6 heures du matin.

Les enquêteurs qui suivaient de loin la scène ont préféré coordonner avec Dakar afin de mettre en place un dispositif. C’est vers les coups de 9 heures que Bara Sylla a été coincé dans la circulation sur l’avenue Ponty avant d’être menotté et convoyé à Thiong le temps de le conduire à Diourbel. Selon nos informations, l’enquête a attesté que Bara Sylla avait, avec la complicité d’autres personnalités, investi 500 millions FCFA dans l’opération qui devait rapporter le double. Des sources autorisées renseignent qu’il s’agit exactement de 40 tonnes de médicaments impropres à la consommation qui avaient quitté la Guinée Conakry avec de faux papiers.

En effet, la marchandise était cachée sous des sacs de son de blée qui seraient destinés à un « Adiya » pour le Magal. Du grand banditisme.

Les mêmes interlocuteurs renseignent que le Procureur de Diourbel et le Doyen des juges, en charge de l’instruction, ont effectué une descente sur les lieux pour constater de visu que la cargaison était composée entre autres d’une tonne de… viagra. Ils étaient accompagnés par deux docteurs en pharmacie, requis à cet effet. Selon nos informations, le Parquet a requis trois mandats d’arrêts internationaux que le magistrat instructeur s’apprête à lancer. A suivre…

(Source Libération)