Petit Mbao : Assassinat de la Française Emile Diss en 2012
Massamba Diop tue son amante française qui « lui a refilé le VIH SIDA »

Petit Mbao : Assassinat de la Française Emile Diss en 2012

Massamba Diop tue son amante française qui « lui a refilé le VIH SIDA »
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« Qui se lève avec colère se couche avec dommage ». Ce proverbe turc, Massamba Diop dit Bathie l’a appris à ses dépens. Il a comparu hier devant la Chambre criminelle de Dakar, pour avoir mis fin aux jours de la Française, Emile Diss. « J’entretenais avec elle des relations sexuelles. Un jour, elle m’a révélé qu’elle avait le sida et qu’elle m’avait contaminé. J’étais très remonté contre elle. Pour me venger, j’ai attenté à sa vie », avait déclaré l’inculpé devant le magistrat instructeur. Cet acte lui a valu un placement sous mandat de dépôt, depuis le 23 mars 2012.

Revenant sur la genèse des faits, le greffier a lu que, le 17 mars 2012 aux environs de 20 heures 40 minutes, les éléments de la brigade de gendarmerie de la Zone industrielle ont été avisés de l’assassinat à Petit Mbao d’une ressortissante française. A leur arrivée, le corps avait déjà été acheminé à l’hôpital de Mbao. Les enquêteurs se sont transportés audit hôpital et l’examen du corps de la victime leur a permis de constater qu’elle portait 7 blessures profondes provoquées par une arme tranchante et pointue.

L’enquête a permis de découvrir des traces de sang sur les supposés lieux du drame. Le 18 mars, les limiers sont retournés sur les lieux pour la reconstitution des faits et la poursuite de l’enquête. Mais l’accusé, qui se trouve être le gardien de la maison d’en face de celle de la victime, a refusé de collaborer avec les enquêteurs. Une perquisition de la villa où il travaille a permis aux gendarmes de découvrir le couteau utilisé pour poignarder la victime.

 Des maux de ventre accompagnés de diarrhée et des vomissements ont inquiété le vigile

Interrogés, les témoins ont soutenu que Massamba Diop est l’auteur des coups mortels portés à Emile. Le sieur Guèye a avancé que lorsqu’il est venu secourir la victime, celle-ci lui a révélé que c’est Bathie qui l’avait poignardée. De son côté, Moussa Sy a affirmé avoir vu le mis en cause armé d’un couteau en train de s’acharner sur la victime. Pape Seck a confirmé que le couteau appartenait au mis en cause. Le rapport médical a établi qu’Emile Diss a trouvé la mort par coups et blessures par arme blanche.

Entendu, le vigile n’a pas cherché à nier l’évidence. Il a soutenu que la victime lui a transmis volontairement une maladie dont les signes cliniques sont identiques au Vih Sida. Il a ajouté que lorsqu’il en a parlé à Emile, celle-ci s’est désintéressée de son sort et a même proféré des menaces. D’un coup, il a mûri son acte en achetant un couteau de 4 CM à 400 FCFA, quelques jours avant de passer à l’acte.

Devant le Doyen des juges d’instruction (DJI), Massamba est revenu sur les faits en soutenant qu’il n’avait pas prémédité son acte. Il a déclaré que quelques jours après avoir commencé à entretenir des relations sexuelles avec la victime, il a commencé à ressentir des maux de ventre accompagnés de diarrhée et de vomissements. S’étant rendu au pose de santé de la localité, on lui a prescrit des médicaments. Cependant, son état de santé ne s’améliorait toujours pas. Lorsqu’il a dit à Emile qu’il voulait savoir de quoi il souffrait, cette dernière lui a rétorqué qu’elle l’avait contaminé avec le Vih Sida. Puis, elle lui a demandé de faire en sorte que personne ne soit au courant de sa maladie qu’il dit avoir certainement transmis à son épouse. En détention, il a fait savoir qu’il a eu la confirmation de la contamination, après avoir fait des tests à la Maison d’arrêt de Rebeuss. Aux fins de vérification, une lettre a été adressée au directeur de la prison pour le statut sérologie de l’inculpé. En réponse à cette correspondance, le directeur a renseigné que les résultats du test se sont révélés négatifs.

 « Je lui ai asséné 7 coups de couteau »

Né le 11 juillet 1983 à Yeumbeul, l’accusé, marié et père de 2 enfants a expliqué hier à la barre le début de sa relation avec Diss. « Nous nous sommes rencontrés dans le quartier. Je lui ai dit qu’on me payait 40 000 FCFA comme gardien. Par la suite, nous avons sympathisé et on a commencé à entretenir des relations sexuelles. Elle m’avait promis de m’acheter une pirogue à 5 millions car elle voulait m’aider lorsque je lui ai dit que j’avais perdu mes parents », a déclaré cet ancien pêcheur et non moins militaire libéré. Avant de continuer : « Lorsque je lui ai fait part de ma maladie, elle m’a donné des médicaments en m’avouant tout. Dans ma tête, je me disais que j’avais le Sida. Les jours passaient et je devenais de plus en plus nerveux. Le jour des faits, on s’est vus et je lui ai demandé de me laisser tranquille, car elle avait détruit ma vie. Aussitôt, elle a voulu m’attaquer. Je l’ai fauchée et elle est tombée. Je lui ai asséné 7 coups de couteau ». Non sans préciser que la victime l’avait provoqué. « Je n’avais pas l’intention de lui ôter la vie. Le couteau fait partie de mes outils de travail ».

Malgré cela, le parquet a requis les travaux forcés à perpétuité à son encontre. Selon lui, le sieur Diop a entretenu à 3 reprises des relations sexuelles avec Emilie et a attendu la nuit, à l’heure où la victime était seule chez elle, pour la tuer. Aussi, a-t-il ordonné la confiscation de l’arme saisie.

« Cette mort est l’œuvre de Massamba Diop, mais on ne peut parler de préméditation. Car ce jour-là, il revenait de la boutique et ils se sont rencontrés fortuitement. Des témoins ont entendu les deux parties se disputer. Et cette dispute a dégénéré. C’est quelqu’un qui a agi sous l’effet de la colère. S’il avait préparé son acte, la logique voudrait qu’il aille la trouver dans sa maison, toute seule », a soutenu l’un des avocats de la défense. Son confrère a révélé que la seconde fille de la victime est née en 1965. « La vieille dame l’a appâté. Elle a elle-même promis de le prendre chez elle comme gardien avec un salaire de 150 000 FCFA. Elle voulait profiter de lui ». Ainsi, les conseils ont plaidé une application bienveillante de la loi pénale. « Il avait tous les signes cliniques qui pouvaient lui faire croire qu’il avait le Sida. Il était dans le désarroi », ont-ils insisté. Délibéré, le 21 novembre.

 

(Source EnQuête)







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