Mohamed S Camara, Djibril Ibrahima Kane et Amadou Samb aiment croquer la vie à belles dents. Mais, au lieu d’étudier pour gagner leur vie à la sueur de la leur front, ces jeunes, élèves en classe de terminale, ont plutôt opté pour la facilité. Pour mener grand train et faire la bamboula, Mohamed Camara et ses amis ont volé 5 millions FCFA appartenant à sa mère adoptive.

Ils comparaissent hier devant le tribunal des flagrants délits pour les chefs de vol de chèque, faux, usage de faux en écriture de banque et de complicité. Si le réquisitoire du ministère public est appliqué, ils risquent d’être à l’ombre pour longtemps. D’autant que le parquet a requis 6 mois de prison ferme contre eux. Revenant sur sa mésaventure à la barre, la plaignante Ndèye Coumba Camara explique que c’est à son retour de voyage en France qu’elle a constaté des mouvements opérés dans le compte de son entreprise. Les chèques utilisés pour ces opérations portent sa signature. Pourtant, il n’y a que ses nièces et ses collègues qui connaissent l’existence de ces chèques. Pour se faire une idée précise de l’affaire, elle a demandé une suspension de retrait sur son compte. La méthode se révèle fructueuse. « Au bout de quelques jours, la banque m’a appelée pour m’informer qu’un certain Amadou Samb veut faire un retrait sur mon compte alors qu’il n’avait pas ma permission. Le sieur Samb arrêté. A la police, il a révélé que c’est mon fils Mohamed qui lui a remis les chèques pour qu’il fasse les retraits parce qu’il n’a pas de carte d’identité. Il a ajouté que c’est Djibril Kane qui l’a mis en rapport avec mon fils », a expliqué la dame.

Devant le juge, Mohamed Camara a reconnu sans ambages le vol des chèques. « J’ai envoyé le cachet et la signature de ma mère à Amadou Samb via WhatsApp pour qu’il les falsifie avant de choisir la somme à retirer ». Ce que dément son acolyte. Assistant de direction des ressources humaines de profession dans une structure de la place, Amadou Samb soutient qu’il ne faisait qu’écrire la somme à retirer. « A chaque fois que je retirais les chèques, j’avais une commission de 40%. J’ai l’habitude de retirer des chèques, car je le fais tout le temps pour mon patron », indique-t-il. En tout, Mohamed Camara reconnait qu’il a volé 5 millions FCFA à sa maman.

ILS LOUAIENT DES VOITURES DE LUXE, FAISAIENT DU SHOPPING, ALLAIENT EN VILLEGIATURE A SALY

Interrogé, Djibril Kane a expliqué comment l’argent a été dépensé. « On louait des voitures de luxe, on se rendait dans des boites de nuit avant de changer nos garde-robes. Parfois, on allait passer les week-ends à Saly. Nous faisons aussi des sorties en groupe », raconte-t-il. Ses propos sont confirmés par le cerveau de la bande Mohamed Camara. Malgré l’énorme préjudice qu’elle a subi, la plaignante s’est désistée.

Mais, cela n’a pas empêché le procureur de soutenir que le cerveau de l’affaire, Mohamed Camara, ne peut pas bénéficier d’une immunité familiale du fait que la partie civile est sa mère adoptive. « Ce sont des faits récurrents. On ne peut plus rester une semaine sans avoir au rôle, le vol de chèque », dit-il en recommandant d’ouvrir des enquêtes au sein des banques pour voir s’il n’y a pas de complicités à ce niveau. Jugeant ces faits extrêmement graves, le parquetier a tenu à administrer une leçon de morale aux prévenus. « Quand on veut la belle vie, il faut payer le prix et non dérober l’argent d’autrui », conseille-t-il. Selon le conseil d’Amadou Samb, c’est le fils de la plaignante qui a planifié le vol et invité son client. Selon Me Mbengue, la plaignante s’est évanouie lorsqu’on lui a annoncé que c’est son fils qui volé son argent. Délibéré au 16 octobre 2017.

(Source L’As)