Il n’ira pas gravir l’Himalaya sans entraînement, mais Macky Sall aime les défis. Il est toujours dans une logique de compétition. Parfois avec lui-même. Et dans cette bataille permanente pour battre les records, il embarque ses hommes et leur met la pression. Une fois de plus, la pression que le chef de l’Etat exerce sur ses collaborateurs a payé. Les services du ministère de l’Economie, des finances et du plan ont réussi à atteindre l’objectif de porter le budget national à un niveau plus haut qu’il ne l’était en 2017. Les travaux, arbitrages et aménagements effectués par les services du ministre Amadou Bâ ont permis de porter la barre très haut. D’après les éléments compilés par la Loi des finances 2018 portent sur un budget de 3 709 milliards FCfa. Un chiffre qui, sauf évolution de dernière minute, devra être confirmé aujourd’hui, en réunion du Conseil des ministres. D’ailleurs, à moins d’une reprogrammation, à l’absence du ministre des Finances en déplacement à Washington, c’est le ministre délégué en charge du budget, Birama Mangara, qui doit présenter les contours de la Loi de finances au Gouvernement. Et après son examen et adoption par le Conseil des ministres, le texte sera soumis à l’Assemblée nationale pour un marathon budgétaire. Forcément, les mieux entraînés vont tenir le rythme…

Le budget 2018 a connu une hausse d’environ 350 milliards FCfa, par rapport à l’exercice 2017 qui était de 3 3360 milliards FCfa. Une évolution qui confirme la progression de la croissance tant chantée par le Président Sall sur le budget. Même si la répartition du budget n’est pas encore révélée, l’on souffle déjà que le fonctionnement sera réduit au minimum, pour privilégier les investissements. Des cades des Finances confient que les investissements seront essentiellement orientés vers le social et les infrastructures. Une option qui suit la logique dessinée par le chef ce l’Etat depuis son accession au pouvoir. Macky Sall a réduit sa vision à la construction d’infrastructure de dernière génération et à la réduction de la fracture sociale. D’où la mise en place de nombreux programmes comme la Couverture maladie universelle (Cmu), les Bourses de sécurité familiale… Lesquels devraient d’ailleurs être renforcés dans le budget 2018 pour atteindre le plus grand nombre. Le volet « infrastructures » aura une part de choix dans la Loi de finances 2018. Un choix loin d’être gratuit, compte tenu du contexte. Cet exercice budgétaire étant l’avant-dernier avant l’échéance électorale de 2019, le Gouvernement a l’obligation de mettre le paquet pour finir les projets d’envergure contenus dans le Plan d’action prioritaires du Plan Sénégal émergent (Pse). Comme pour dire que les ressources budgétaires de 2018 constituent, dans la pratique, le dernier trésor de guerre pour le régime de Macky Sall, avant la grande et incertaine bataille de 2019. Seulement, entre les prévisions budgétaires, la mobilisation des fonds et leur absorption par les ministères techniques, il y a souvent des lenteurs. Et celles-ci retardent l’exécution des projets. Mais comme c’est la « dernière » chance, l’on peut comprendre que Macky Sall ne soit plus dans les dispositions de tolérer certaines choses.

(Source l’Observateur)