« Quelque chose a été oublié lorsqu’on a rédigé la Constitution, a tranché net le professeur agrégé constitutionnel dans l’émission Grand jury. On a dû oublier de prévoir des dispositions transitoires qu’il fallait ajouter pour prévoir que le mandat en cours – celui de 2012 – 2019 du président Macky Sall – fasse partie du décompte des deux mandats que le président peut avoir. Si nous appliquons la Constitution à la lettre, on peut considérer que le mandat en cours ne fait pas partie du décompte. Ce qui fait que le président Macky Sall en 2024 peut briguer en mandat comme l’avait fait le président Wade ».

Le président du Réseau des observateurs citoyens (RESOCIT) considère qu’on a oublié de mentionner clairement dans la Constitution que le mandat en cours faisait partie du décompte. « C’est une question de succession de lois dans le temps, et non de deux constitutions différentes », dit-il tout en relevant la possibilité de se rattraper via une révision constitutionnelle.

« Le ministre de l’Intérieur ne doit plus organiser d’élections au Sénégal »

Pour ce qui est de la nomination d’Aly Ngouille Ndiaye au ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, le président du Réseau des observateurs citoyens (RESOCIT) rejoint les leaders de l’opposition en affirmant que le changement de ministre ne règle pas le problème. Au contraire, a-t-on justement besoin d’une personnalité neutre ou d’un service à part entière qui s’occupe du dialogue et de l’organisation d’élections. « Le ministre de l’Intérieur ne doit plus organiser d’élections au Sénégal », tranche Babacar Gueye. Car, la transparence doit être inscrite dans tout le processus électoral. Or, constate-t-il, il y a une partie qui échappe à la Commission électorale nationale autonome (CENA). Avant de se montrer favorable à un audit du fichier.

Il regrette dans ce sens le fait que des milliers de citoyens n’ont pu voter le 30 juillet dernier, lors des Législatives. Tout en déplorant la validation des résultats par la Cour suprême. A ses yeux, celle du Kenya a annulé des élections « pour beaucoup moins que ça ». La moindre des choses, selon lui, consistait à faire pareil pour ce scrutin législatif.

(Source Libération)