Lamine Diack-Pape Massata : la guerre déclarée entre le père et le fils ?
Les avocats du père ont qualité de "contrevérités" les déclarations du fils. Une guerre déclarée ?

Lamine Diack-Pape Massata : la guerre déclarée entre le père et le fils ?

Les avocats du père ont qualité de "contrevérités" les déclarations du fils. Une guerre déclarée ?
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C’est n’est ni plus ni moins qu’une mise en garde sévère que les avocats de Lamine Diack ont adressée à son fils Massata : « taisez-vous et occupez-vous de vos affaires ». La mise en demeure est cinglante, et en même temps surprenante, de la part des avocats d’un père à son fils. Mais cette prise de distance avait déjà été ressentie quand le comité de soutien à Lamine Diack dans lequel on trouve des personnalités de la société civile comme Majib Sène, Mamadou Koumé, ont clairement voulu dissocier dossier Lamine Diack, ancien Président de l’Iaaf, de celui de son fils Massata, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international. 

Depuis longtemps déjà, dans la famille du Président Diack, il est reproché à Massata d’avoir été à l’origine de certaines maladresses (fautes ?) qui sont à l’origine des difficultés de son père. Et que non content de fuir la Justice au moment où son père fait l’objet de tracasseries qui le maintiennent à Paris,il s’épanche régulièrement dans la presse, au point de gêner et la procédure, et la défense de son père. Les avocats du père parlent de « contrevérités ».
Car aux yeux de la Défense de Lamine Diack et de ses souteneurs, s’il est difficile de clairement établir un lien direct entre leur client les corrupteurs russes et brésiliens, il n’en est pas de même pour son fils et son ancien Chef de cabinet Cissé. Ces derniers font l’objet d’une enquête internationale et leur dossier semble à tout point de vue plus compromettant.


Il s’ajoute qu’aujourd’hui, à défaut de cibler directement les éléments de l’enquête, en raison de preuves qui s’accumulent contre les Diack, l’on voudrait de part et d’autre insister sur l’âge du mis en cause (87 ans) et revendiquer une mansuétude de la Justice française pour des raisons humanitaires. Le fait pour Massata Diack de les accuser de parti-pris, de complot et même de connivence avec la CIA n’arrange certainement pas les choses.
Ce qui a sans doute été la goutte de trop, c’est la récente déclaration de Diack fils dans la presse, parlant de « l’erreur » de son père. A la décharge du fils, pourrait tout de même rappeler que lors de son premier face-à-face avec le juge de l’instruction, Lamine Diack a lui-même avoué qu’il a pris de l’argent de la fédération russe et qu’il l’avait utilisé pour combattre son adversaire Abdoulaye Wade (SIC).
Il semble toutefois certain aux yeux de tous que s’il a commis des maladresses, voire même des fautes, Lamine Diack n’est sans doute pas le bénéficiaire de la manne financière tombée du ciel olympique, contre un abri à des fraudeurs de tous poils. C’est bien Massata qui, à travers plusieurs versements, des comptes logés dans des paradis fiscaux, selon tous les éléments de l’enquête révélés dans la presse occidentale, a profité de l’argent en s’offrant des cadeaux somptueux et en gâtant ses amis politiciens et chefs religieux sénégalais.
Lamine Diack, connu pour avoir mené une vie spartiate, loin des salons feutrés, loin d’ailleurs des cours maraboutiques où Massata distribuait les limousines comme des bonbons, n’est pas un dandy. Il tenait à une retraite tranquille et son dernier souhait, à son retour de Chine, était de rentrer au Sénégal pour jouir d’une vie tranquille auprès de son épouse et de ses enfants. Loin sans doute des pratiques de son fils, connu pour son train de vie fastueux, dépensier compulsif qui n’a pas su résister au monde de l’argent. Les enquêteurs ont retracé ses achats en Europe.


Ici même au Sénégal, Massata Diack s’était fait arrêter dans le cadre d’une enquête sur les fonds de la fédération de football alloués au sponsoring. Les révélations sur cette affaire, qui avait fait grand bruit, ne l’avaient pas empêché de se libérer de prison. Comme il ne lui est rien arrivé quand, un matin, il a tiré sur des petits mendiants qui avaient « violé son domicile ». Abdoulaye Wade pourrait se vanter d’avoir obtenu la peau d’un de ses ennemis. Il était en effet légitime de se demander pourquoi Lamine Diack devait reprocher à l’ancien président de la République d’avoir mis son fils aux affaires. Les mêmes causes devant nécessairement produire les mêmes effets. Ils vivent aujourd’hui un sort presque semblable.

 

Abdoulaye FALL







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