La Ligue démocratique (LD) est dans l’impasse. Elle est minée par une crise qui prend des proportions inquiétantes qui menacent même son unité et sa cohésion. C’est d’ailleurs pour éviter que son parti en arrive à une situation extrême que le secrétaire général intérimaire est monté, hier, au front, pour siffler la fin de la récréation. « Cette crise ne peut perdurer et il est de mon devoir de faire respecter scrupuleusement les textes du parti », a déclaré d’un ton sec Nicolas Ndiaye au cours d’une conférence de presse tenue à la permanence de la LD sise à Grand-Yoff à Dakar. Au même moment, le successeur de Mamadou Ndoye « Mendoza », démissionnaire de la tête du parti, appelle ses camarades dissidents au dialogue et à la concertation, pour la sauvegarde de l’unité et de la cohésion de la LD.

« Nous tendons une main fraternelle à tous nos camarades de la LD pour ensemble trouver les solutions aux problèmes à l’intérieur des instances du parti », soutient Nicolas Ndiaye. Il annonce, à cet effet, qu’il y a une lueur d’espoir, dès lors que le Secrétariat permanent a décidé, d’un commun accord, avec tous ses membres, de convoquer incessamment un bureau politique d’évaluation et d’unification du parti.

Ainsi, le SG intérimaire de la LD en appelle-t-il à la responsabilité de tous les militants, notamment les initiateurs de la LD-Debout. Pour que la sérénité et la cohésion prévalent dans le parti. « Je ne ménagerai aucun effort pour la sauvegarde de l’unité du parti, mais dans le respect strict des statuts et du règlement intérieur qui régissent son fonctionnement », précise-t-il.

La Ligue démocratique est, effet, secouée, depuis quelques semaines, par une dissension née de sa décision de cheminer avec la mouvance présidentielle, dans le cadre de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Elle est conduite par des membres du Bureau politique, des secrétaires généraux de fédération et de section et des cadres qui ont, à cet effet, mis en place, le 19 août dernier, un courant à l’intérieur du parti et dénommé « LD-Debout ». Mais, selon les responsables de la direction du parti, « la mise en place de ce mouvement est anti-statuaire, abusive et dangereuse pour la cohésion du parti ». Cela, relève Nicolas Ndiaye, d’autant que les textes qui régissent la LD, à savoir les statuts et le règlement intérieur, adoptés au cours de ses différents congrès, ne prévoient aucunement la mise en place, au sein du parti, d’un mouvement ou d’un courant.

« Notre parti a toujours explicitement énuméré les structures et/ou les mouvements dont il a besoin pour son fonctionnement. A l’heure actuelle, et depuis le dernier congrès ordinaire des 6 et 7 juillet 2013, la LD s’est dotée des instances et des structures qui sont le Congrès, le Bureau politique, le Secrétariat permanent, les fédérations, les sections communales, le Mouvement national des femmes, le Mouvement démocratique des jeunes, le Mouvement national des aînés, la Coordination des cadres et la Commission centrale de contrôle. Dès lors, et au regard des statuts et du règlement intérieur, toute initiative tendant à mettre en place un mouvement au sein du parti ou sur ses flancs, est illégale et anti-statuaire », précise-t-il.

(Source EnQuête)