Elu député lors des dernières élections législatives, Khalifa Sall n’a pas été installé à l’instar de ses pairs. Mais, son ombre plané à l’hémicycle. Tout a commencé à la lecture des noms des 165 députés élus. Une lecture faite par l’une des benjamines de la 13^ème législature, en l’occurrence Aminata Diao.

Quand cette dernière a lu le nom du maire de Dakar, Cheikh Bamba Dièye s’est levé de sa place pour réclamer la parole. Ce, en évoquant l’article 11 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui, selon lui, permet aux députés de prendre la parole à tout moment pour soulever des questions de procédure. Mais, la parole ne lui a pas été donnée aussitôt qu’il l’a demandée.

Malgré ses demandes sans arrêt, Abdoulaye Makhtar Diop a fait la sourde jusqu’à ce que Aminata Diao termine sa lecture pour accorder la parole à l’ancien maire de Saint-Louis. Cheikh Bamba Dièye de rappeler que Khalifa Sall aimerait bien être assisté à cette cérémonie mais il en a été empêché.

« Vous commencez cette législature en faisant entorse à la loi. Khalifa Sall bénéficie d’une immunité parlementaire et il devrait être ici avec nous. Sa détention est une violation flagrante de la loi », déclare-t-il.

Il sera hué par les députés de la majorité et les militants, faisant fi des mises en garde du président de séance qui, pourtant, avait rappelé que personne n’avait le droit de faire signe d’approbation ou de désapprobation.

Après les remarques de Cheikh Bamba Dièye, Abdoul Mbow vient prendre son contre-pied. A son avis, le chef de file de FSD/BJ a fait hors sujet, car ignorant complètement les textes de l’Assemblée nationale.

Selon le responsable « apériste », Cheikh Bamba Dièye n’a pas évoqué une question de procédure : « l’article 11 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, dans son alinéa 1, ne prévoit aucun débat avant l’installation des députés ». « Il fait de la politique politicienne », riposte M. Mbow, applaudi par les militants.

Me Madické Niang a essayé de suivre la même voie que l’ancien ministre de la Communication. Il a essuyé également des huées du public et de certains des députés de la mouvance présidentielle.

Finalement, Abdoulaye Makhtar Diop a repris la parole pour dire que l’absence de Khalifa Sall ne peut en rien entacher l’installation. « Même si j’avais 51 députés, cette assemblée serait installée. C’est ce que prévoit la loi », souligne-t-il pour clore le débat.

(Source Libération)