Le parquet de Dakar ne perd pas de vue l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar dans laquelle le premier magistrat de la capitale est gardé en prison, depuis le mois de mars dernier. Malgré le trop plein d’activités de ces derniers temps, avec els dossiers des insulteuses du Net. En fait, la position du procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, n’a pas changé dans cette affaire, depuis la tenue de sa conférence de presse, le 3 mars 2017. Il avait annoncé avoir assemblé assez de preuves pour reprocher au maire de Dakar d’avoir commis les infractions d’escroquerie portant sur les derniers publics, détournement de derniers publics et association de malfaiteurs. Une accusation qui a motivé la mise en détention de Khalifa Sall.

Laquelle est jugée arbitraire et politique par les avocats du maire socialiste de Dakar. Seulement, Serigne Bassirou Guèye a toujours rappelé que c’est le rapport du n°12-2016 du 24 mars 2016 de l’Inspection générale d’Etat qui demandait, dans sa recommandation numéro 1, l’ouverture d’une information pour élucider la manière dont les fonds de la Caisse d’avance de la mairie ont été gérés. Il ajoutait que cette inspection a eu à relever un montant d’un milliard 800 millions FCfa dépensé sans que justification ne soit faite. Devant cette recommandation de l’Ige, le maître des poursuites disait n’avoir d’autre choix que de saisir l’enquêteur pour élucider l’affaire.

Aujourd’hui encore, le procureur de la République tient à faire la lumière sur cette affaire et ne change pas de fusil d’épaule. En effet, des sources proches du parquet de Dakar sont formelles que le Procureur s’est fait d’jà une religion sur cette affaire. C’est dire qu’il a déjà fini son travail. « Vous savez, ce sont les avocats de Khalifa Sall eux-mêmes qui bloquent ce dossier. Ils ne cessent de soulever des exceptions et de faire des demandes. Pour la demande de mise en liberté provisoire, ils ont épuisé toutes les voies de recours, puisque la Cour suprême a rejeté cette demande », font savoir les mêmes sources. Elles poursuivent : « Maintenant ils s’agrippent à la demande de l’annulation de la procédure, parce que l’Inspection générale l’Etat (Ige) n’est pas habilité à épingler une mairie. La demande a été rejetée par le Doyen des juges qui gère le dossier et par la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar ».

Déterminés à faire libérer Khalifa Sall, ses avocats se sont pourvus en cassation et leur requête sera examinée le 17 septembre prochain, sauf changement de date. Cependant, nos sources restent formelles que le Procureur n’attend pas que l’issue de cette bataille. « Le procureur de la République est prêt. Si les avocats de Khalifa Sall se dessaisissent, le Parquet va enrôler cette affaire pour jugement dans les quinze (15) jours  qui suivent. Et si la Cour suprême venait aussi à rejeter la requête, le Procureur enverra aussi Khalifa Sall et consorts devant le Tribunal correctionnel pour y être jugés dans les quinze (15) jours qui suivent la décision. Donc, si le dossier traine toujours c’est parce que la défense fait dans le dilatoire. Comme si elle avait peur d’aller en procès », pestent nos interlocuteurs. En résumé, le Procureur Serigne Bassirou Guèye est prêt à envoyer Khalifa Sall et ses sept codétenus devant le Tribunal correctionnel dans un délai de quinze (15) jours. Seule, la requête d’annulation de la procédure introduite par les avocats de Khalifa Sall retarde les choses.

Selon des sources judiciaires, le procès Khalifa Sall va s'ouvrir avant la fin de l'année, voire même au courant de ce mois de septembre. « Les populations pourront voir les preuves obtenues contre le maire de Dakar et tout le monde pourra juger. Le Procureur est prêt, le Parquet et est prêt», indiquent nos interlocuteurs.

(Senemedia - Observateur)