Serigne Assane Mbacké, fils de Serigne Khabbaan, est un militant de la Génération du concret et non du Pds. Il s’agit d’une nuance à apporter, puisque jamais cet homme n’a été connu dans les fichiers du Pds, auparavant. C’est pendant que le combat pour la libération de Karim Wade qu’il s’est illustré, pour ensuite s’imposer dans la cité religieuse comme responsable du Pds. Aujourd’hui, les observateurs s’interrogent sur le sens de ses actions. Puisque lors des premiers évènements qui lui ont valu un séjour carcéral de six mois avant sa libération conditionnelle, Serigne Assane a revendiqué publiquement l’incendie de la maison de Moustapha Cissé Lô. Un acte criminel de cette nature est assimilable à une tentative de meurtre et peut valoir à son auteur au moins cinq ans de prison. L’Etat, s’il ne voulait pas s’humilier, était dans l’obligation de l’arrêter. Quelques mois après, après monts conciliabules, l’Etat a été obligé de lâcher du lest. Il a été libéré. Non sans avoir reçu des remontrances du Khalife lui-même et de la chefferie de Touba, qui a usé de son influence pour le faire libérer.
Pour régler le problème, il a fallu que le Président de la République prenne sur lui-même pour agir sur son responsable politique Moustapha Cissé Lô, dont la maison et la boulangerie ont été endommagés, portant le préjudice sur plus d’une centaine de millions de francs.
Rien ne pouvait justifier un tel acte, puisque rien ne liait Assane Mbacké aux personnes mises en cause par le député Cissé Lô, si ce n’est l’opportunisme et l’opposition radicale à Macky Sall. Au nom de la réconciliation, notamment du rapprochement entre la famille de Serigne Fallou et le Président Sall, Serigne Assane a été élargi et son dossier rangé aux oubliettes.
Les actes qu’il vient de revendiquer, après les avoir annoncé, donc prémédité, n’ont rien à voir avec des personnes privées. Il s’agit d’actes de vandalisme, d’obstruction à des forces de l’ordre, de rébellion, de sabotage et même d’atteinte à la Sûreté de l’Etat.
Encore une fois, l’homme a proféré des menaces avant de passer à l’acte. Pourquoi ?
La Loi prévoit les conditions dans lesquelles des manquements sont constatés, dans le processus électoral. Des mandataires sont désignés pour régler ce genre de situations. Donc, Assane Mbacké ne pouvait et ne devait, en aucune façon, braver l’autorité de l’Etat et saboter le processus électoral à Touba. Il s’agit d’un acte criminel grave qui ne peut pas rester impuni. Seulement, le jeune monsieur compte sur les dissensions entre familles politiques à Touba, et croit qu’en l’emprisonnant, le pouvoir commettrait l’acte de trop qui susciterait une révolte à Touba et qui sait, dans le reste du pays.
Abdoulaye Wade a voulu s’engouffrer dans cette même brèche, en demandant la libération immédiate du prévenu. Mais sous quel prétexte, un homme qui revendique des actes aussi graves, doit-il être laissé en liberté ? C’est le moment de savoir si nous sommes vraiment en République et que nous sommes des citoyens égaux. C’est notre Justice qui est ainsi interpellée.
Abdoulaye FALL
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