Le Procureur requiert 20 ans de travaux forcés pour Abdoulaye Sow
En venant au secours de son apprenti malmené, Ibrahima Fall était loin de se douter qu’il vivait ses derniers instants.

Le Procureur requiert 20 ans de travaux forcés pour Abdoulaye Sow

En venant au secours de son apprenti malmené, Ibrahima Fall était loin de se douter qu’il vivait ses derniers instants.
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En venant au secours de son apprenti malmené par des passagers de son véhicule, le chauffeur Ibrahima Fall était loin de se douter qu’il vivait les derniers instants de sa vie. Lors de cette nuit fatidique du 15 mai 2011, il a reçu plusieurs coups de couteau d’un passager avant de succomber à ses blessures. Le meurtrier, Abdoulaye Sow, a été identifié plus tard. Lorsque les éléments de la police de Yeumbeul sont arrivés sur les lieux, ils ont constaté que la victime avait des blessures saignantes sur tout le corps. Le certificat de genre de mort révélera que le chauffeur est décédé suite à une plaie traumatique avec un œil éborgné et des blessures au niveau de l’omoplate.

 

L’apprenti Modou Sarr a été le premier dans le viseur des enquêteurs. Interpellé, l’homme de confiance du chauffeur est revenu sur la genèse des faits. Il a soutenu qu’à un moment donné, les malfrats sont montés dans le véhicule. Là, ils ont commencé à dépouiller les usagers de leurs biens. Ce qu’il ne pouvait pas accepter. « J’ai voulu en découdre avec eux, mais les trois voleurs se sont rués vers moi pour me frapper. C’est sur ces entrefaites que le chauffeur est venu pour me secourir. L’ayant aperçu, je suis descendu du car pour continuer mon boulot en cherchant des clients, tout en le laissant s’enquérir de la situation. Tout à coup, j’ai entendu des cris. On venait de poignarder mon patron », s’est rappelé l’apprenti.

 

Quelques jours après, la police a interpellé Bassirou Sarr, à la suite d’une enquête menée dans le voisinage. Soums à un interrogatoire serré, le mis en cause a pointé du doigt son ami Laye Sow comme étant le meurtrier du chauffeur. Lors de sa déposition devant les enquêteurs, il a déclaré que, ce soir-là il était en compagnie de l’inculpé afin de commettre des agressions dans les transports en commun. De ce fait, les rôles étaient bien définis avec un plan bien mûri. Abdoulaye Sow était chargé de dépouiller les passagers, au moment où, lui, détenait par-devers lui un tesson de bouteille. Egalement, le sieur Sarr a renseigné que son copain a poignardé la victime avant de prendre la fuite et qu’il n’a plus eu de ses nouvelles. Finalement, l’accusé a été arrêté au cours d’une banale opération de sécurisation.

 

L’avocat de la défense : « Il était sous l’emprise de l’alcool »

 

Et contrairement à son accusateur, Abdoulaye Sow a endossé la responsabilité de « cet acte odieux ». Devant le magistrat instructeur, il a blanchi ses « complices ». D’après lui, Bassirou Sarr n’a pas participé à ce forfait. S’agissant du nommé Fata, il dit même ignorer son identité. Renvoyé devant la Chambre criminelle de Dakar pour vol dans un moyen de transport en commun, usage de violences et de meurtre, l’accusé, né en 1990, n’a pas contesté les faits. « Je revenais de Pikine Icotaf. Quand nous sommes arrivés à hauteur du croisement Tally Diallo, l’apprenti nous a demandé de payer le prix du transport qu’il avait fixé à 300 F Cfa. Nous n’étions pas en mesure payer cette somme, car il ne nous restait que 200 F Cfa. Il s’en est suivi une vive altercation. Je suis descendu et j’ai saisi le couteau d’un vendeur de noix de coco avec lequel j’ai poignardé à la poitrine le chauffeur, car il s’apprêtait à me tabassait », s’est-il défendu à la barre. Avant de faire remarquer : « Je n’ai rien volé, ni agressé personne de ma vie. Bassirou n’était pas avec moi. »

Pour le parquet, la riposte dont l’inculpé a fait montre ne saurait prospérer, puisqu’il ne ressort pas, des éléments de l’enquête, que la victime était armée, au moment des faits. Sur ce, il a demandé l’acquittement pour le vol, car « aucun objet n’a été mis sous scellé dans ce dossier » et a requis 20 ans de travaux forcés pour le meurtre.

De son côté, le conseil de la défense à plaidé la disqualification des faits en homicide involontaire. Au cas contraire, il a sollicité une application bienveillante de la loi. Parce que, dit-il, son client peut bénéficier de circonstances atténuantes. « Laye Sow a passé la nuit dans un bar. Il était sous l’emprise de l’alcool. Il n’avait pas l’intention de donner la mort. De plus, l’enquête a révélé qu’il était un ancien trafiquant de drogue, ce qui justifie le port d’arme », a signalé le conseil. Délibéré, le 21 août prochain.

 

(Source Enquête)







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