« Boy Djiné est un vrai djiné ». Cette phrase était sur toutes les lèvres, hier, au tribunal hors classe de Dakar. Ce, à la suite de la décision rendue par la Chambre criminelle. Laquelle a annulé la procédure intentée contre « l’As de l’évasion », de son vrai nom Baye Modou Fall. Une véritable surprise au regard des nombreuses charges qui pesaient sur l’accusé. Né le 25 novembre 1990 et domicilié à Keur Goumack (Diourbel), l’électrotechnicien a été inculpé pour les crimes d’association de malfaiteurs, vol en réunion commis la nuit avec escalade, effraction, et usage d’arme et de véhicule, évasion et usurpation d’identité. Des faits qui se sont déroulés entre 2008 et 2009.
Toutefois, les conseils de la défense ont bataillé ferme pour obtenir ce jugement qui leur est favorable. Mes Abdoulaye Babou et Abdoulaye Tall avaient soulevé des exceptions de nullité de la procédure depuis plus d’un mois.
A la suite du prononcé du délibéré, Me Abdoulaye Tall, un des avocats du célèbre détenu, a d’emblée déclaré : « Cette décision ne fait qu’entrer en droite ligne de ce que nous avons développé et de ce qu’on attendait. » A l’en croire, « quand il y a violation du droit, la première réaction du droit, c’est de sanctionner par les dispositions du Code de procédure pénale ». « Je pense que cette sanction ne fait que renforcer un principe sacro-saint du droit c’est-à-dire le respect de la liberté individuelle. C’est pour cette raison que nous ne faisons que marquer notre satisfaction par rapport à cette procédure qui avait effectivement violé les droits de Baye Modou Fall », a indiqué le conseil.
Sur les violations des droits de la défense, Me Tall avance : « Elles résultent des dispositions de l'article 101 du Code de procédure pénale. Et ces dispositions sont très claires en la matière. En matière criminelle, l'inculpé ne peut être entendu qu’en présence d’un avocat préalablement avisé. Cette assistance qui est obligatoire doit être effective c’est dire que l’avocat n’est pas un meuble mais il assure les droits de la défense du début à la fin ». Et d’ajouter : « Le même texte dit que quand il y a violation, il faut annuler la procédure et les actes subséquents à savoir le mandat de dépôt, les procès-verbaux d’interrogations et l’ordonnance de renvoi. Par conséquent Boy Djinne doit être libéré s’il n'est détenu pour autre cause. Maintenant, il lui reste deux dossiers. Pour l’une, on a bon espoir pour l’autre le dossier est toujours pendant devant la justice’’. Pour dire que d’autres batailles juridiques attendent Boy Djiné.
Mame N. FALL
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