Mais qu'est-ce qui a pu motiver le départ précipité du Président Abdoulaye Wade de Touba, où il s'était rendu la veille, pour la présentation de condoléances ? De coutume, quand il s'y rendait dans cette ville à la quelle il est attaché par ses convictions confrériques, Wade y passait le vendredi, allait sacrifier à la prière hebdomadaire du jour de repos musulman, avant de s'ébranler avec son cortège. Les fidèles, eux aussi, attendaient ce moment comme un moment de grande communion et de ferveur.
Hier vendredi, au moment où tout le monde s'affairait pour préparer cet évènement qui ne s'était pas déroulé depuis plusieurs années, Abdoulaye Wade a disparu mystérieusement. Lui qui aiment tant les départs annoncés, les bains de foule, les derniers au-revoir aux sympathisants, nombreux dans cette ville, ne s'est pas annoncé. Aux nouvelles, il s'est faufilé discrètement dans sa quatre par quatre, pour prendre la direction de Tivaouane. 
Pourquoi donc l'homme politique qui ne parle plus que de Dieu et de sa confrérie a-t-il abandonné les siens pour partir ? Point de réponse à cette question. Il a été aperçu deux heures trente après à Tivaouane et les interrogations demeurent. Wade, il faut s'en souvenir, a d'abord reporté sa date de départ, plantant les journalistes à quai. Son départ de Touba aussi. Et finalement, les journalistes, habitués à ces sautes de départ.