Bac : comment les fuites ont été révélées et pourquoi l’Etat croit au sabotage
Les autorités croient ferme à un sabotage, en raison du procédé utilisé par les fraudeurs

Bac : comment les fuites ont été révélées et pourquoi l’Etat croit au sabotage

Les autorités croient ferme à un sabotage, en raison du procédé utilisé par les fraudeurs
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L’Etat du Sénégal à travers le Procureur de la République, a ouvert hier une enquête, pour que les responsables des fuites au baccalauréat soient sévèrement punis et servent d’exemple. Il nous revient, de sources sûres, que le Président de la République s’est fortement indigné de ces fuites et a lui-même demandé une enquête diligente et un rapport circonstancié sur cette affaire, qui entache la crédibilité du premier diplôme universitaire du Sénégal.


Même si aucune piste n’est pas mise en avant, les principaux responsables des ministères de l’Enseignement supérieur et de l’Education nationale, co organisateurs de l’examen, croient fortement à la thèse du sabotage. Pour des raisons politiques, entendent-ils, mais aussi parce qu’en raison des élections, certaines épreuves ont été rapprochées. D’autant que pour eux, les deux personnes qui ont été à la base de ces épreuves sont des élèves candidats libres : l’un passant son examen au centre Malick Sy de Tivaouane, l’autre à l’Immaculée conception. Il s’agit d’un fait inédit, puisque la thèse d’une fuite à partir de l’office du Bac s’éloigne de ce fait et devient peu plausible.

La seconde curiosité, ont noté les personnes intéressées par cette affaire, est que les fuites ont été révélées par des syndicalistes. C’est en effet dans l’après-midi de mardi, au cours d’une réunion avec les syndicalistes, que le ministre de l’Education a été saisi de cette affaire, alors que la bonne démarche, c’est que les responsables directs des enseignants en soient informés immédiatement. Il a alors été demandé à la personne d’envoyer les épreuves en circulation aux responsables du ministère, pour en avoir le cœur net. Mais ce syndicaliste ne s’est jamais exécuté. C’est par la suite autour de minuit, que les services de renseignement ont fait état de fuites en circulation sur whatsapp, qui pourraient compromettre l’organisation des épreuves prévues le mercredi. Les épreuves transmises ont immédiatement été présentées au Directeur de l’Office du Bac, pour comparaison. Il s’agissait des épreuves de maths, histoire géographie et français.


A la comparaison, les responsables de l’Office du Bac noteront qu’un montage a savamment été fait : avec l’entête de l’Office du Bac, le dateur, des faussaires ont présenté des épreuves qui ressemblent en tout en effet à des épreuves du Bac prévues le mercredi matin. Mais à l’évidence, il ne s’agissait pas des épreuves prévues le matin ! Donc, quelqu’un a soit arnaqué des personnes, en leur présentant des épreuves montées de toutes pièces, ou alors un homme a voulu semer le trouble. Pour les autres épreuves, en série L 2, il s’agit bien du commentaire pour la géographie et du français. Les autorités vont donc décider, à leur corps défendant, de surseoir à l’organisation du Bac dans ces épreuves.


Mais pourquoi ces fuites ont-elles été possibles ? Pour leur sécurisation, les épreuves du Bac arrivaient dans les différents centres dans des valises cadenassées à double ouverture. Les deux cadenas étaient tenus par des personnes qui ne se connaissaient pas a priori, le directeur du centre et un président de jury. Il était difficile de les ouvrir et cela assurait l’étanchéité du circuit. Quand une valise était défectueuse ou ouverte, les deux responsables avisaient immédiatement leur supérieur administratif, l’inspecteur d’Académie.
Malheureusement, ce dispositif de sécurité à double contrôle a été abandonné il y a dix ans, en 2008 précisément, pour des raisons non précisées. Un seul cadenas existe, détenu par le président du jury.

Au BFEM, le dispositif du double contrôle et de la double présence a été maintenu, raison pour laquelle les fuites sont plus rares et plus difficiles à organiser.


Les autorités parviendront certainement à situer les responsabilités et surtout à arrêter l’auteur ou les auteurs de ces fuites. Mais comment les prévenir à l’avenir ?
Dans le cas du Bac, il existe dans tous les pays des fuites et des tricheries aux examens et concours les plus importants. Aucune épreuve n’est sécurisée à 100%. Il peut exister une défaillance humaine ou une défaillance technique exploitée par des tricheurs et des fraudeurs. En France, il existe des cas de fraude dans les examens et dans les plus grands concours des plus grandes écoles. Mais les autorités ont trouvé le moyen de régler immédiatement le problème : il y a toujours, dans toutes les matières, des épreuves de substitution. Pourquoi ne l’a-t-on pas prévu au Sénégal ? Cela aurait permis d’éviter deux jours de polémique.

 

Abdoulaye FALL







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