Pour un bol de riz, Boubacar Camara, ferrailleur, tue son collègue d’un coup de poignard
L'inculpé a servi plusieurs versions, mais au regard des faits, sa culpabilité ne fait pas de doute aux yeux du juge

Pour un bol de riz, Boubacar Camara, ferrailleur, tue son collègue d’un coup de poignard

L'inculpé a servi plusieurs versions, mais au regard des faits, sa culpabilité ne fait pas de doute aux yeux du juge
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Ferrailleur de son état, Babacar Camara est en détention préventive depuis plus de 6 ans pour meurtre. Il résulte des faits que le 19 avril 2011, les éléments du commissariat de Bel-air ont été informés de l’existence d’un corps sans vie allongé près de la voie ferrée non loin du camp Abdou Diassé. Un transport effectué sur les lieux a permis aux enquêteurs de voir le cadavre couché sur le dos et le corps présentant des blessures sur la main gauche et au niveau de la poitrine. Des investigations menées ont permis aux policiers de découvrir que l’auteur des faits a escaladé le mur pour prendre la fuite aussitôt après les faits. Identifié, Babacar Camara est arrêté 10 jours après.

Soumis à un interrogatoire, le ferrailleur a affirmé que le jour des faits, il n’avait pas d’argent à l’heure du déjeuner. Ce faisant, il a proposé à son Poulo de partager avec lui son repas. « Il a refusé de partager avec moi son assiette de riz et a proféré des insultes à mon encontre. Il s’en est suivi une bagarre au cours de laquelle je lui ai donné à coup de couteau. Mais, je n’avais pas l’intention de le tuer », a-t-il déclaré. Avant de changer de fusil d’épaule hier, devant la chambre criminelle de Dakar : « Ce jour-là, alors que je quittais mon lieu de travail pour rentrer à la maison, Poulo s’est présenté devant moi. Il m’a menacé avec un couteau de prendre mes chaussures et mon argent. On s’est battus par la suite mais comme il avait un couteau, je l’ai mordu pour le désarmer avant de le lui planter à la poitrine. J’étais ivre au moment des faits », a-t-il avancé.

Mais, pour le parquet, les faits sont constants et les aveux de l’inculpé ont été très clairs depuis l’enquête et devant le juge d’instruction. « Ces tentatives de dénégations devant la barre ne sauraient prospérer », argue le maître des poursuites qui a requis 20 ans de travaux forcés.

Lors de sa plaidoirie, l’avocat de la défense a soutenu que son client regrette son acte parce qu’il n’a jamais eu l’intention de tuer. Ainsi, le conseil a sollicité la disqualification des faits en coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Egalement, il a demandé au juge de faire bénéficier le ferrailleur de circonstances atténuantes vu la pauvreté, la précarité dans la banlieue. « Je vous demande de lui faire une application bienveillante de la loi », a-t-il imploré au juge. Qui va rendre son délibéré le 4 juillet prochain…

 

Mame N. FALL    







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