« Abdoulaye Sylla, l’argentier de la Première dame, nommé par le Chef de l’Etat dans la plus grande discrétion… » est le titre d’un article publié en août 2016 sur le site Dakarmatin, repris par Senego. Cela a mis l’ex-administrateur provisoire de AHS dans tous ses états. Abdoulaye Sylla s’est senti diffamé par cet article dans lequel il est dépeint comme l’homme à tout faire de Marième Faye et qui s’est enrichi grâce à l’actuel pouvoir. Pour laver son honneur, hier, ses avocats ont réclamé la somme de1,5 milliard de francs CFA en guise de dommages et intérêts aux sites incriminés. Mes Aly Fall et Seyni Ndione sont convaincus que l’article a porté atteinte à l’honneur de leur client. « Dans cet article, tout est fait pour nuire », a martelé Me fall, face aux juges du tribunal correctionnel de Dakar.
Son confrère Me Ndione a abondé dans le même sens, en soulignant que M. Sylla n’a pas besoin du régime pour s’enrechir, car c’est en 2006 qu’il a un chiffre d’affaire de 2 milliards dans le pétrole. Très critique à l’endroit de la presse, la robe noire a laissé entendre que certains journalistes semblent bénéficier d’une impunité. « J’ai l’impression que la diffamation, c’est une infraction de luxe, car les journalistes ne comparaissent pas. Même si vous les condamnez à 1 franc, ils ne paient pas », a fulminé Me Ndione qui a beaucoup insisté pour que Pape Ibrahima Diassé lui dévoile sa source. « Lorsque nous avons reçu l’information, nous avons fait des recoupements et nous n’avons pas écrit qu’il est nommé comme vice-président mais qu’il va l’être », a rétorqué le journaliste. L’avocat de revenir à la charge en lui demandant s’il avait une preuve formelle qu’Abdoulaye Sylla gère l’argent de Marième Faye Sall ? « On me l’a confirmé et je ne peux dévoiler ma source », s’est défendu Diassé. Et Me Ndione de lui rétorquer : « donc, j’estime que la personne dont vous parlez n’existe pas ».
Quant à Mangoné Kâ de Senego, il a fait savoir que c’est après avoir reçu la citation qu’il a su que l’article a été repris par Senego. « Je ne suis ni administrateur ni dirpub, mais Red en chef et je travaille du lundi au vendredi jusqu’à 17 heures », s’est défendu le journaliste, tout en précisant que tous les articles publiés sur le site sont signés. Fort de ces arguments, Me Abdallah Diarra a demandé qu’il soit mis hors de cause, puisque la responsabilité pénale est individuelle et que son client n’est qu’un simple employé. Conseil de Pape Ibrahima Diassé, Me Wade a déploré que l’affaire atterrisse à la barre, alors que, dit-il, M. Sylla avait la possibilité de faire un droit de réponse. Mieux, il a laissé entendre que l’article ne comporte rien d’attentatoire par rapport à l’honneur de la partie civile. Au contraire, il estime que c’est le couple présidentiel qui devrait se plaindre. « Il n’y a pas l’ombre de diffamation », peste la robe noire. Pour lui, si tant est que M. Sylla s’estime diffamé, le franc symbolique aurait suffi.
Délibéré le 20 juillet prochain.
(Source Enquête)
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