Le débat sur le gaz et le pétrole ravivé par l’opposition n’a pas fait qu’exaspérer le Premier ministre. Face aux députés à l’Assemblée nationale, Mohamed Dionne s’est offert la tête d’opposants ignorant tout de l’économie du pétrole, en leur rappelant qu’il s’agit d’une « matière complexe » que peu parmi ceux qui en parlent connaissent.

Le Sénégal n’ayant pas encore extrait une seule goutte ou de gaz ou de pétrole, il ne saurait être question de dividendes à partager ou d’argent détourné. Dans ce domaine, les détenteurs de permis d’exploration prennent sur eux les coûts des investissements. « 500 milliards de francs jusqu’ici », a-t-il précisé. Le Code pétrolier adopté par l’Assemblée nationale en 1998 « définit les conditions de partage du pétrole, dans sa phase d’exploitation. Mais pour l’exploration, il ne faut pas parler d’appel d’offre. Il n’y en a pas, c’est insensé ». Ainsi, une fois le pétrole extrait, « à partir de 100 000 barils, la compagnie peut se faire rembourser entre 50 et 75% de ses dépenses. Sur cela, l’Etat a non seulement les 10% à travers ses actions, mais en plus il possède 50% des ressources à se partager, prélève des taxes sur les produits pétroliers, prélève l’impôt sur les sociétés à hauteur de 30% et sur les bénéfices rapatriés par la compagnie, il prélève une autre taxe de 10%. Autant dire alors, reprend le Premier ministre, que notre pays a bien négocié son Code pétrolier.

Pour ce qui est du débat sur l’arrivée de compagnies françaises, le Premier ministre a fait remarquer que la Mauritanie a elle signé trois contrats différents avec Total. « Notre Président de la République, qui est un des plus grands experts dans le domaine, a pris la décision de diversifier notre partenariat, en signant avec d’autres compagnies d’autres pays comme les Américains, les Chinois et les Russes ».

Ben Moctar NDIAYE