Liberté provisoire et annulation de procédure : Khalifa Sall édifié le 2 mai prochain
Pendant quatre heures, les avocats du Maire de Dakar ont plaidé sa mise en liberté et l'annulation de la procédure.

Liberté provisoire et annulation de procédure : Khalifa Sall édifié le 2 mai prochain

Khalifa Sall maire de Dakar
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Les avocats du maire de Dakar et de ses co-inculpés ont plaidé, hier, l’appel sur la demande de mise en liberté provisoire devant la Chambre d’accusation. Durant 7 tours d’horloge, ils ont attaqué le jugement de rejet rendu par le Doyen des juges d’instruction (DJI), Samba Sall. Selon eux, toutes les conditions de mise en liberté provisoire sont réunies. Me Bamba Cissé et Cie ont affirmé que les inculpés sont régulièrement domiciliés et ont des garanties de représentations. Toutefois, le procureur général, Abdou Karim Diop et l’Agent judiciaire de l’Etat (AJE), Antoine Félix Diome et les avocats de la partie civile se sont opposés à cette requête. Ce, avant que le président de ladite Chambre ne fixe la date du délibéré au 2 mai prochain.

Face à la presse, Me Ciré Clédor Ly a laissé entendre : "On sait que le parquet obéit à une hiérarchie. Laquelle va jusqu’au ministre de la Justice qui lui-même, par décret, peut être nommé ou défait par le président de la République. Donc, on sait que cette histoire est éminemment politique et que la principale raison est de maintenir le maire de Dakar Khalifa Sall en prison et même de rechercher son inéligibilité sur le plan électoral, pour les législatives à venir et peut-être pour la présidentielle". "Donc, qu’on ne s’étonne pas que tous ces gens viennent pour s’opposer naturellement à sa mise en liberté provisoire", a-t-il poursuivi.

 

La requête en annulation renvoyée devant le Conseil constitutionnel le 4 mai prochain

 

Sur un éventuel procès de Khalifa Sall en audience correctionnelle, la robe noire déclare : "Quand un dossier est politique, on peut y mettre fin à tout moment. Parce qu’en fait, nous tous, on ne se leurre pas, nous aimons bien notre justice, mais l’évidence est là. La justice n’est pas indépendante et elle n’est pas aussi impartiale". Avant de soutenir : "Donc, il y a toujours des éléments concrets et objectifs qui nous permettent de faire ces conclusions et de l’affirmer. Donc, si aujourd’hui, par une volonté politique, ils ont été arrêtés, par une volonté politique, demain, tout peut s’arrêter".

A noter que la Chambre d’accusation a renvoyé la requête en annulation introduite par la défense 4 mai devant le Conseil constitutionnel. Il s’agit de l’annulation du rapport de l’Inspection générale d’Etat (IGE), du réquisitoire du procureur de la République, du procès-verbal de première comparution du juge et des mandats subséquents. Pour dire, l’ensemble de la procédure subséquente. ‘’Chacune de ces demandes d’annulation était articulée autour de points de droit précis et distinctes’’, a noté Me Ciré Clédor Ly. ‘’Si le Conseil constitutionnel rend un avis pour soutenir que la loi sur l’Ige n’était pas conforme à la Constitution alors les choses s’arrêteraient là. Parce que nous estimons que toute cette procédure repose sur le rapport de l’Ige’’, a-t-il expliqué. Et d’ajouter : ‘’si la juridiction compétente donne un avis qui dit que cette loi était conforme à la constitution. Si elle ne trouverait aucun élément qui permettrait de voir une non-conformité dans ce texte à la constitution, à partir de ce moment, l’affaire reviendrait pour que la Chambre se penche sur le fond de la requête’’.

Khalifa Sall, son directeur administratif et financier (Daf), Mbaye Toure, le coordonnateur de l’Inspection générale des services municipaux, Amadou Moctar Diop, le chef de la division financière et comptabilité, Ibrahima Yatma Diao, le chef du bureau du budget, Yaya Bodian, l’assistante du Daf, Fatou Traoré, Mamadou Oumar Bocoum et Ibrahima Touré ont été inculpés dans le dossier relation à la caisse d’avance de la mairie de Dakar. Ils sont poursuivis pour détournement de deniers publics portant sur la somme de 1,8 milliards de FCFA, de blanchiment de capitaux, d’escroquerie portant sur des deniers publics, faux et usage de faux en écriture administrative et de commerce, et d’association de malfaiteurs.

 

Mame N. FALL







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