Exclusif : Karim Wade ne sera pas à Dakar le 12 mai et ne sera pas aux législatives
Contrairement à ce qui est annoncé, l'ancien ministre ne sera pas à Dakar pour prendre part aux législatives

Exclusif : Karim Wade ne sera pas à Dakar le 12 mai et ne sera pas aux législatives

Karim Wade recueillant des prières avant son départ pour le Qatar
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Annoncé à Dakar au début de l’année 2017, déclaré rentrant pour le 12 mai prochain, date de son retour, Karim Wade ne sera pas à Dakar avant le début de l’année 2018. SENEMEDIA a obtenu de sources sûres que l’ancien ministre d’Etat, condamné par un tribunal spécial sénégalais pour enrichissement illicite, gracié puis exilé volontairement au Qatar, ne prendra pas part aux prochaines élections législatives.

Nos sources indiquent si le retour annoncé du président Abdoulaye Wade et sa participation aux prochaines élections relève de l’hypothétique et dépendra de l’avis de son médecin, son fils Karim Wade a décidé de ne pas s’impliquer dans les prochaines élections législatives. Non pas du fait d’une quelconque restriction sur sa liberté de mouvement, mais parce que le dialogue n’a jamais été rompu entre le Président Macky Sall. « Contrairement à ce que l’on a voulu faire croire à l’opinion, la sortie de Karim Wade du pays n’a jamais été négociée par le Qatar, mais par Karim Wade lui-même. Le fils du Président Wade n’a jamais considéré que Macky Sall était à la base de son emprisonnement, mais bien les socialistes qui l’entouraient, ainsi que son ancien ministre de la Justice ».
Ainsi, dès le début de la procédure ayant mené à sa condamnation, le Président Sall a fait savoir au Président Wade qu’il ne pouvait pas intervenir directement dans la procédure en cours, mais qu’une fois la décision rendue, il pourrait user de ses prérogatives régaliennes, pour libérer Karim Wade. Promesse qu’il a tenue. Pendant ce temps, ses conditions de détentions ont été allégées et il a pu plusieurs fois sortir de prison pour rencontrer ses enfants, son médecin et son dentiste ».

 

Le Procureur du Qatar n’a agi que sur ordre de l’Emir, qui est un ami commun aux deux. Les liens ont été établis et facilités par un autre ami commun aux deux, Richard Attias, alors que l’actuel Emir était héritier et ministre de la Défense du Qatar. C’est donc Richard Atias, et ensuite l’Emir du Qatar, qui ont été les intermédiaires et qui, contrairement aux déclarations sur une prétendue mise à la disposition de Karim Wade de milliards pour mener campagne, ne veulent pas voir leurs deux amis s’affronter.

Il est donc probable, selon des sources au fait de la médiation qui se mène entre les deux hommes, que Karim Wade, qui a évalué les conséquences de sa participation aux prochaines législatives sur sa carrière professionnelle, travaille plutôt à la présidentielle qui se déroulera en 1924. C’est la raison pour laquelle son réseau de soutiens, notamment les mouvements qui s’étaient engagés pour sa libération, n’ont pas été activés. Karim Wade travaille plutôt à nouer des alliances pour demain et à hériter du Pds, actuellement aux mains d’Oumar Sarr. La seconde raison est une question de réalisme politique. « Il est sûr qu’en tant que leader du principal parti d’opposition, il devrait conduire la liste de l’opposition. Mais cette question pourrait conduire à la division de l’opposition et à l’effritement de son propre camp. Et si l’opposition ne gagne pas, on pourrait lui faire porter le chapeau », indiquent certains de ses partisans, favorables à un rapprochement avec le régime.
Il s’y ajoute que jusqu’ici, la question de la nationalité du candidat du Pds n’est pas tranchée. Karim Wade avait introduit un recours pour détention abusive contre l’Etat du Sénégal au Tribunal de Grande instance de Paris, en tant que français. Or, la Constitution du Sénégal stipule, de manière explicite, qu’il faut être exclusivement de nationalité sénégalaise, pour participer à une élection présidentielle. Une procédure dans ce sens prendrait plus de temps que prévu, avec un résultat incertain.


Très jeune au regard de l’âge des autres candidats, âgé de 48 ans, soit 7 ans de moins que Macky Sall, 9 de moins qu’Idrissa Seck, 12 de moins que Khalifa Sall et 14 de moins qu’Abdoul Mbaye, Karim Wade n’a donc aucune raison de s’engager dans une élection incertaine, en sachant qu’il pourrait être la cible de l’opposition, une fois sa candidature annoncée. Le leader de Rewmi a fait savoir avec fermeté qu’il ne s’alliait pas avec Karim Wade mais avec le Pds. Une façon de dire qu’il ne renonçait pas aux parts de l’héritage qu’il a toujours réclamés ; et ses partisans on rappelé, à dessein, tout le mal que Karim Wade leur a fait. Certains opposants déclarés, comme Ousmane Sonko, refusent tout bonnement de l’avoir comme allié ou comme interlocuteur. Il n’a donc aucun intérêt à s’engager dans une partie aussi difficile. La décision de rester loin du champ bouillant sénégalais n’est pas donc une contrainte, c’est un choix stratégique.

 

Latyr NDIAYE







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