On s'attendait un peu à la décision, à la convocation d'un Secrétariat national, à la place d'un Comité directeur. Cette première instance nommée est la seule habilitée, sur convocation du Secrétaire général du parti, à pouvoir exclure un membre du Pds. Mais jamais personne n'aurait pu parier que Pape Samba Mboup, figure tutélaire du Pds, Farba Senghor, à la loyauté chevillée au corps du Pds et de son Secrétaire général, pouvaient être exclus un jour d'un parti auquel ils avaient fini par se confondre. Finalement, la décision est tombée aujourd'hui, soutenue par le Président Abdoulaye Wade, qui a appelé les principaux responsables de son parti pour les briefer. Comme par le passé, c'est au nom de la sauvegarde des intérêts supérieurs du Pds qu'ils ont agi. Ceci, après un «important rapport du secrétaire général national adjoint sur les actes d’indiscipline», et ceci «en application des statuts du parti» et que «la présente décision prend effet immédiatement».

Hier encore, interpellé sur sa possible exclusion du parti, Farba Senghor en riait. Il est vrai que les textes prévoient qu'on ne peut pas exclure un membre du parti sans lui donner la chance, devant une commission de discipline et en présence d'un "avocat", plaider sa cause et la défendre. Mais au Pds, on a pris l'habitude de faire les choses en fonction de la volonté de la seule constante, Abdoulaye Wade. Il vient d'exclure deux hommes qui lui ont été les plus loyaux. Mais qui ne l'étaient peut-être pas assez pour son fils Karim, devenu très influent ces dernières semaines. Rien ne permet d'indiquer que le Pds survivra à ce dernier choc télurgique. 

Latyr NDIAYE