Audition : Khalifa Sall craque encore, fond en larmes, s'emporte devant le juge
Le maire de Dakar a fait face à ses accusateurs, qui ont maintenu leurs propos, contrairement aux affirmations de son avocat.

Audition : Khalifa Sall craque encore, fond en larmes, s

Le maire de Dakar a fait face à ses accusateurs, qui ont maintenu leurs propos, contrairement aux affirmations de son avocat.
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Il va falloir, entre l’avocat El Hadj Diouf, défendant Khalifa Ababacar Sall et ceux constitués pour Mbaye Touré, savoir qui dit la vérité. A sa sortie hier de l’audition du maire de Dakar, son avocat a crié victoire, déclarant que « la montagne a accouché d’une souris. Khalifa Sall n’est coupable de rien, il a été blanchi par ses collaborateurs ». Entendez que Mbaye Touré, l’agent financier qui avait déclaré que le maire recevait tous les 30 millions de francs qui étaient détournés tous les mois, se serait alors ravisé et aurait, selon Me Diouf, déclaré que « Khalifa Sall n’était au courant de rien ».

Une déclaration d’autant plus surprenante que face à ses partisans, à la presse et pendant plusieurs semaines, Khalifa Sall a non seulement reconnu l’usage de ces fonds, confirmé ce qui a été dit, mais avait même affirmé que cette pratique se faisait « depuis Carpo ». Après avoir déclaré qu’il s’agissait de fonds politiques, il est revenu pour les nommer « caisse d’avance », leur véritable appellation.

 

Aux yeux donc d’El Hadj Diouf, tous ceux qui ont été confrontés à Khalifa Sall se sont ravisés et ont nié leurs propos d’avant.

Que non, si l’on en croit leurs conseils. De leurs déclarations et de sources proches du parquet, il ressort qu’ils ont plutôt maintenu leurs propos et confondu le maire de Dakar. Les deux anciens percepteurs, Ibrahima Touré et Mamadou Omar Bocoum, ont quant à eux demandé la levée de la mise en examen les concernant, puisque leur rôle est de payer les factures sur la base des documents comptables qui leur sont présentés, ce n’est pas à eux de vérifier l’effectivité de certains achats.

Interrogé sur les délits de blanchiment d’argent, Khalifa Sall a rejeté en bloc, affirmant : « Je n’ai jamais volé le moindre centime, je n’ai pas besoin de faire du blanchiment. Quand j’ai été élu, j’ai fait une déclaration de patrimoine. Y compris après ma réélection. Je ne peux pas être maire d’une ville comme Dakar, avoir travaillé avec les plus importantes institutions du pays et faire du blanchiment. Vous savez bien que ce n’est pas possible », a déclaré Khalifa Sall, qui avait du mal à étouffer sa colère face au juge Samba Fall.

Quand le juge lui a demandé comment il a pu constituer un tel patrimoine alors qu'il était professeur de collège et gagnait moins de 500 000 francs en tant que ministre, Khalifa Sall a fondu en larmes. « C’est la chose la plus ignoble que j’aie entendue », a répondu le maire de Dakar.

 

Latyr NDIAYE







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