Rien ne pourra y faire, Robert Bourgi restera toujours… Robert Bourgi. Depuis une semaine, les salons feutrés de Paris bruissaient de rumeurs sur la personne qui a bien pu commander, pour 13 000 euros, deux costumes taillés sur mesure au candidat sorti premier des Primaires républicains. Avec insistance, le nom de Robert le françafricain revenait avec insistance, balayé d’un revers de la main.

« Ce n’est pas moi », avait-il assuré. Cette fois-ci, on l’a cru sur parole, le croyant repenti, depuis ses déboires sur le financement occulte de Jacques Chirac puis de Nicolas Sarkozy par son ami Abdoulaye Wade. Il a fallu que par deux fois, les enquêteurs français se rendent chez le couturier pour se rendre compte qu’il s’agissait bien de l’incorrigible… Robert Bourgi, le franco-sénégalais dans toutes les sauces de la Françafrique.

Selon des informations publiées par le quotidien vespéral Le Monde, les enquêteurs disposent désormais des documents attestant que c’est bien lui qui a commandé le 7 décembre 2016, neuf jours après la victoire de François Fillon à la primaire de la droite, puis réglé le 20 février, les vêtements sur mesure du candidat Les Républicains à la présidentielle.

Contacté, Robert Bourgi n’a voulu faire aucun commentaire. Mais les enquêteurs se demandent désormais si ce cadeau un peu tardif n’est pas venu opportunément : une fois qu’il devenait un peu évident que le candidat républicain deviendrait forcément… celui de la France. Robert, comme un renard, sait flairer les bons coups. Même s’ils finissent par foirer.

Latyr NDIAYE