La Commission de discipline instituée au lendemain de la sortie virulente de Farba Senghor contre Oumar Sarr, à la demande d’Abdoulaye Wade, semble n’être qu’un « bluff ». En tout cas un vieux souvenir. Et tout compte fait, le chargé de la propagande au Pds semble avoir bon dos et… bon moral. Ce matin encore, l’élève hors du commun a adressé une charge virulente contre les trotskystes de la 25ème heure (comprenez Oumar Sarr), des transfuges du RND (comprenez l’avocat Amadou Sall), tentés de s’emparer du Pds pour le vendre.
Objet de la discorde ? Les dernières discussions autour de la présence du Pds dans le HCCT, rompues unilatéralement suite à des fuites organisées dans les médias. Oumar Sarr était prêt à accepter les cinq postes proposés par Macky Sall « à l’opposition ». Trop peu, avait jugé Karim Wade, qui n’a pas eu de mal à convaincre son père. Pour saboter le « deal » Karim Wade aurait fait « fuiter » le deal pour le saboter, en prenant le soin de révéler les noms de ceux qui figuraient sur cette « short list ». Tous des proches d’Oumar Sarr. En réalité, les attaques virulentes contre Oumar Sarr ont été commandées par Abdoulaye Wade lui-même, depuis qu’Oumar Sarr a voulu s’inventer un destin à la place de Karim Wade. L’ancien Président, depuis Paris, a demandé l’affaiblissement du coordonnateur qu’il avait nommé en disant à ceux qui s’inquiétaient de cette promotion d’un « trotskyste » que l’avantage d’Oumar Sarr, « c’est qu’il n’a pas d’ambition ». Wade s’est trompé, Karim Wade aussi. La première conséquence a été le départ d’Aliou Sow, qui ne porte pas « le trotskyste » dans son cœur, c’est un euphémisme.
De l’autre côté, Aida Mbodj, promue à la tête du Groupe parlementaire pour calmer ses ambitions, est plus que jamais déterminée à occuper la première place dans le parti. « Comme promis par le Président Wade ». Souvenez-vous, elle avait reçu l’onction du « vieux », qui l’avait adoubée et avait béni la création de son mouvement. Mais tout cela était bien calculé. C’était pour contenir l’ambitieux Diagne Fada que Wade l’avait montée avec la complicité d’Oumar Sarr, pour remplacer de Darou Mouhty à l’Assemblée nationale. Et couper leur alliance annoncée pour la création d’un nouveau parti. La suite, on la connaît. Dépouillé, esseulé, Fada a fini par céder, avant de sombrer. Mais Aïda Mbodj les a pris à leur propre jeu. Résultat des courses, elle est combattue et par Wade et par Oumar Sarr, ouvertement, alors qu’elle est tout de même président du Groupe Pds à l’Assemblée nationale.
Vient un autre sous-groupe, qui lui, n’a pas d’ambition et pense qu’il vaudrait mieux accompagner Macky Sall, négocier avec lui, au lieu de se perdre en conjectures sur une candidature de Karim Wade qui ne sera pas. Ils sont parrainés par Samuel Sarr, et comptent aussi comme personnage clé, un certain Pape Samba Mboup, toujours constant quand aux relations avec Macky Sall « qui ne nous a jamais rien fait ». Pour eux, il n’est pas question de pactiser avec « le socialiste » Khalifa Sall. A ce niveau, les karimistes s’entendent aussi, puisqu’ils jugent que le maire de Dakar n’a jamais rien fait quand Karim Wade était en prison, au contraire ».
Ce que Doudou Wade n’entend pas de cette oreille : qui pense qu’en cas de coalition, il pourrait se retrouver encore député à… Dakar et qui sait, Président du Groupe majoritaire à la prochaine Législature. Son rapprochement avec Khalifa Sall arrange Abdoulaye Wade malgré tout. Qui dit à ses hommes : « Je n’ai aucun problème avec Macky, discutez avec lui ». Mais qui veut, avec l’effet Khalifa Sall, mettre assez de pression sur son successeur pour obtenir des concessions. La moindre, faire revenir Karim Wade et le préparer déjà pour… 2024 !
Ses plans sont pour le moment retardés. Plus le Pds est divisé, plus difficile sera le retour improbable de Karim Wade et sa condamnation au silence. Donc son isolement.
Son avocat Seydou Diagne avant annoncé la fin de son « bagne » pour janvier 2017. Madické Niang, devenu silencieux, artisan de sa propre candidature, avait annoncé ce retour comme « imminent ».
Farba Senghor et Pape Samba Mboup, qui avaient l’air de comprendre ce qui se passait, avaient annoncé le retour du candidat du Pds « imminent ». Ils semblent maintenant résignés. Farba Senghor, Pape Senghor et Mamadou Lamine Massaly agissent tous dans le même camp. Ils ont tous pour ennemi Oumar Sarr. Les jours du « trotskystes » sont désormais comptés. Abdoulaye Wade ne pourra pas longtemps le laisser à la tête de son parti. Mais il ne peut pas l’évincer sans créer une crise au sein de son parti, puisque derrière Oumar Sarr se trouvent d’autres responsables de poids, qui se taisent tant qu’ils ne voient pas l’ombre d’Abdoulaye Wade derrière cette fronde et tant qu’elle ne se fera pas menaçante.
Il y a aussi que le groupe des frondeurs n’est pas homogène. Véritable alliance de circonstance, il ne sert qu’à abattre Oumar Sarr.
Mais si pour le premier, Karim Wade est toujours candidat, pour le second, cette candidature n’est plus à l’ordre du jour. Le troisième navigue entre les deux. Et tous se réclament de Wade. Le vieux politicien lui, ne pense qu’à son fils.
Latyr NDIAYE
Copyright © 2017 | SeneMedia Téléphone : +221 78 528 93 93 | contact@senemedia.com | commercial@senemedia.com