La floraison des mouvements au Parti démocratique sénégalais est comparable aux courants politiques qui avaient miné le Parti socialiste et le confiner aujourd’hui encore à un combat pour la survie. 

Le PDS s’affaiblit davantage. Amadou Kane  Diallo a décidé de faire cavalier seul aux législatives. Il a créé son mouvement Bamtaré (développement) et se fixe pour objectif d’avoir un groupe parlementaire à l’issue des élections législatives du 31 juillet 2017. 

La décision de l’ancien maire de Ndioum intervient dans une période trouble du Parti démocratique sénégalais. Depuis la perte du pouvoir en 2012, la formation libérale peine à retrouver la stabilité et la vitalité attendue d’un parti chef de l’opposition.

Après les démissions massives de responsables partis rejoindre l’Alliance pour la République et le combat à mort que se livrent les  responsables libéraux au niveau des plus hautes instances du PDS, c’est autour des mouvements de venir affaiblir le parti de Me Abdoulaye Wade.

 La présidente du groupe parlementaire, «Libéraux et démocrates», Aida Mbodji, a mis sur pied l’Alliance nationale pour la démocratie/And  sakhal liguey et sillonne le Sénégal pour installer ses représentants dans les régions. On peut valablement lui prêter l’ambition de présenter sa propre liste aux prochaines législatives. Seule ou en coalition, même si elle se défend d’être toujours membre du PDS. Et qu’Oumar Sarr rassure qu’Aïda Mbodji sera investie sur les listes du Parti démocratique sénégalais. 

Ce ne sera pas le cas de l’ancien Directeur général du COSEC, Amadou Kane Diallo, qui a pris la décision d’aller aux législatives sans le PDS. Mohamed Massaly, responsable libéral à Thiès, est en train de suivre la même voie en annonçant également son intention de présenter sa liste de députables. 

La naissance de ces mouvements politiques au sein du PDS ressemble à s’y méprendre à la logique suivie par des responsables socialistes qui voulaient se démarquer de la ligne de refondation imprimée par Ousmane Tanor Dieng. Ceux qui n’adhéraient pas à la logique du premier secrétaire du Parti socialiste d’alors, étaient tout simplement écartés des sphères de décision. Les adversaires de Tanor avaient développé comme moyen de riposte la création de courants politiques. Djibo Kâ avait initié, avec Mbaye Diouf ancien maire de Gagndiaye et l’ancien ministre Abdourahmane Touré, le courant du Renouveau devenu l’Union pour le Renouveau démocratique (URD).  Moustapha Niasse avait lancé avec Madieyna Diouf, Mata Sy Diallo…, son appel du 16 juin 1999, qui a donné naissance à l’Alliance des forces de progrès.

Les responsables libéraux concernés n’ont pas la même envergure politique, mais les conséquences risquent d’être désastreuses pour le Parti démocratique sénégalais. Une formation en déconfiture qui gardera, pour longtemps encore, les stigmates de ses divergences. 

Déjà que les dés sont pipés pour le PDS quant à l’issue des prochaines législatives. Il lui sera difficile de recoller les morceaux à seulement cinq (5) mois de cette échéance cruciale pour l’avenir de la formation libérale.

B. DIONE