L’opposition réunie au sein de Manko Wattu Sénégal, frange la plus significative, a refusé une main tenue du Président de la République. Une décision fondée sur le fait que le ministre de l’Intérieur, bras séculier du Chef de l’Etat pour ce qui concerne la conduite des élections, aurait agi de manière unilatérale, en intégrant, sans discussion préalable, intégré un autre pôle de l’opposition dans le Comité mis en place pour la refonte partielle du fichier électoral. 

Or, selon des sources proches de la Présidence de la République, le Président de la République a pris fait et cause pour l’opposition, en demandant notamment que cette question soit abordée de manière plus ouverte et s’il le faut reportée, pour au moins permettre d’harmoniser les positions et ne pas compromettre les discussions en cours.
La seconde question que le Président de la République souhaitait aborder avec l’opposition est le nécessaire report des élections législatives, d’au moins quelques jours, pour l’organiser vers la fin du mois de juillet. « En effet, le report s’avère inéluctable du fait au moins qu’il se déroule en partie pendant le mois de Ramadan. Le Président de la République ne veut pas porter en lui la responsabilité de s’entendre accuser demain d’avoir sciemment organisé une campagne électorale pendant le Ramadan, ce qui pourrait avoir un impact sur le taux de participation ». C’est la raison pour laquelle Macky Sall, soucieux de partager la réflexion avec l’opposition et de l’associer à une décision qu’il aurait pu prendre seul, « les a convié chez lui, pour les recevoir, alors que certains de ses collaborateurs avaient estimé qu’il n’avait pas besoin de le faire puisque cela entre dans ses prérogatives avec sa majorité. Mais Macky Sall a voulu se mettre au-dessus de la mêlée et mettre opposition et majorité au même pied d’égalité ».