Banjul : ces questions qui attendent le Président Barrow
Le nouveau Président élu va devoir s'attaquer à des questions urgentes dans un pays à l'économie ruinée

Banjul : ces questions qui attendent le Président Barrow

Le Président Barrow entouré de sa sécurité privée
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Le Président élu de Gambie Adama Barrow a annoncé son retour en Gambie dans les 24 prochaines heures. Une fois rentré dans son pays, plusieurs tâches importantes attendent Adama Barrow. Après avoir nommé une vice-présidente qui suscite des contestations quant à son âge, il doit former son gouvernement, remettre de l’ordre dans le pays et répondre aux nombreuses attentes des Gambiens. Dans un entretien accordé à la BBC, le nouveau président a d’ailleurs annoncé la suppression de l’agence nationale des renseignements. Et surtout, la mise en place d’une Commission vérité et réconciliation, afin qu’il n’y ait pas de chasse aux sorcières contre les partisans du président déchu.

La Cédéao a prévu de déployer quelque 7 000 soldats, au total. Pour le moment, environ 4 000 militaires sénégalais et nigérians sont sur le terrain, pour nettoyer la capitale. S’exprimant sur cette question, le président de la Commission de la Cedeao, Marcel Alain de Souza précise : «Cela nécessitera qu’on puisse mettre un certain nombre d’accents sur la sécurité et la défense. Ensuite, mettre l’accent sur l’unité nationale pour qu’il n’y ait pas de chasse aux sorcières, et ensuite nous devons mobiliser une partie des troupes pour que, pendant un certain temps, on puisse vraiment s’assurer que le calme est définitivement revenu, qu’il n’y ait pas d’actes de sabotage, que la sécurisation est bien faite»

Difficultés économiques

Le Dalasi est à son plus bas niveau, en raison notamment du renchérissement du cours du dollar et la Banque centrale de Banjul, émétrice de la monnaie du pays, fait face à un véritable problème d'impression de monnaie. Les Gambiens, qui avaient l'habitude d'acheter à bas coup et de vivre de contrebande, viennent maintenant au Sénégal s'approvisionner faudruleusement en sucre, la cours mondial de cette denrée ayant augmenté du fait d'une pénurie mondiale et de la hausse du Cour du dollar. La hausse annoncée du prix du baril de pétrole n'est pas pour arranger la situation pour le nouveau Président élu, qui va devoir faire face à de nombreux défis : réorganiser son administration, façonnée par 22 ans de règne de Yaya Jammeh, qui a formé ses cadres et placé à tous les échelons des membres de son ethnie et de sa famille. 
Cette situation reste valable pour l'armée gambienne, fortement ethnicisée. Depuis Boubacar Diatta, la règle a été la purge ethnique, avec la disparition de tous les cadres militaires mandingues et wolof, qui ont payé au prix fort la paranoïa du Président Jammeh. Malgré les assurances données par le général Badjie, il va falloir pour le Président Barrow, dans un premier temps, collaborer avec des pays comme le Sénégal, pour réformer la garde républicaine, assurer sa sécurité et reconstituer une armée républicaine. 
Dans le même temps, la manoeuvre s'avère délicate, dans un pays où le sentiment anti impérialiste vis-à-vis du Sénégal est très fortement encré. Si les Sénégalais ne font pas vite le travail pour quitter, cette question divisera certainement la coalition pour prendre le pouvoir. La gestion des ministères de souveraineté comme la Défense, les Finances, la Sécurité intérieure sera donc primordiale et il faudra beaucoup de talent au novice en politique comme Barrow, pour éviter des erreurs qui pourraient faire vite regretter Yaya Jammeh.

Barrow a-t-il violé la Constitution ?
 
Après le départ de Yahya Jammeh qui est parti s’exiler en Guinée équatoriale, le président élu de la République de Gambie, Adama Barrow a jeté son dévolu sur Mme Fatoumata Jallow Tambajang, 68 ans, nommée vice-présidente. Mais depuis la nomination de cette dame, des voix s’élèvent pour dire que la Constitution du pays a été violée par le nouvel homme fort de Banjul. Pour être président de la République ou membre du gouvernement, il faut être âgé entre 35 et 65 ans. Or Mme Tambajang a dépassé l’âge requis.
 
Toutefois, des personnalités gambiennes ont battu en brèche les dispositions de la loi fondamentale de leur pays. Elles estiment qu’elle est scélérate dans la mesure où elle est taillée sur mesure par Jammeh qui voulait empêcher ses opposants dont la majorité a dépassé la soixantaine de se dresser contre lui. Cette loi serait devenue sans objet.
 
P. GUEYE et Mb NDIAYE

 







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