Gambie : les véritables raisons qui ont retardé l'intervention des troupes de la Cedeao
Il fallait une demande formelle du Président élu pour que les troupes au sol puissent intervenir

Gambie : les véritables raisons qui ont retardé l

L'armée sénégalaise en ordre de bataille
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Les forces de la Cedeao prépositionnées à Dakar, Bgnona et Thiès ne sont pas entrées en action, malgré l'ultimatum servi par l'état-major militaire, qui se terminait hier à minuit. Mais ce pourrait n'être qu'une question d'heures. En effet, les principaux chefs d'Etat impliqués dans la médiation avec Jammeh ont voulu donner une dernière chance à la diplomatie, en laissant agir le président mauritanien Abdel Aziz ainsi que les émissaires du Roi Mohamed VI. Mais il restait un préalable qui n'a pas été rempli, la demande formelle d'intervention du nouveau président élu. En effet, sans la demande formelle exprimée par le Président gambien nouvellement élu, l'intrusion de forces étrangères, malgré un mandat de la Cedeao, pourrait ressembler à une ingérance et même à une occupation à la légalité problématique. 


Les Chefs d'Etat, sur les conseils du Président Macky Sall, ont donc souhaité qu'une demande formelle soit faite par le nouveau président élu, qui va demander, face à l'illégalité institutionnelle imposée par Jammeh, une intervention pour rétablir la légalité. Ce que ne pouvait faire Barrow, parce qu'il n'avait pas jusqu'ici prêté serment et n'était donc pas un Président de la République empli de la souveraineté du peuple gambien. Ce sera chose faite dans quelques heures, puisque le droit international admet que l'ambassade de Gambie à Dakar, est une partie du territoire gambien. Dès sa prestation de serment, Adama Barrow va donc appeler la communauté internationale à intervenir dans son pays. Lors de l'intervention pendant l'opération Fodé Kaba en Gambie, le Sénégal était intervenu à la demande du Président Diawara, qui s'était retrouvé hors de son pays, rappellent des observateurs. Dès la prestation de serment, l'armée gambienne devrait faire allégeance au nouveau président et les choses pourraient s'accélérer dès cet instant.


Sur un autre plan, la Cedeao a voulu une caution des Nations Unies, notamment du Conseil de sécurité. Le Sénégal en est en ce moment un membre non permanent et pourrait, à ce titre, déposer une proposition de résolution pour demander aux Nations Unies d'autoriser l'intervention, qui va dès lors revêtir un caractère légal et permettre l'intervention de troupes. 
Sur le terrain, les forces prépositionnées ne devraient pas rencontrer de la résistance, puisque le Chef d'Etat Major a indiqué qu'il n'allait pas engager des troupes dans une bataille politique. Mais au niveau de l'état-major de la Cedeao, la prudence est de mise, puisque Jammeh s'est maintenu jusqu'ici au pouvoir en se jouant de la communauté internationale par la ruse.







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