Il n'y pas que le nouveau Président élu Adama Barrow pour y établir ses quartiers. Depuis que la crise institutionnelle a éclaté en Gambie, ministres, dignitaires et simples citoyens ont fait de Dakar leur capitale, sinon un lieu de transit avant le départ pour d'autres lieux. Néné Mac Duall Gaye est l'avant dernière d'une série de désertions qui ne fera que s'accentuer pendant que s'approche la date fatidique du 19 janvier 2017. Parce que Dakar est une capitale incontournable pour se rendre dans un autre pays quand on quitte Banjul dans la clandestinité. La capitale Sénégalaise joue aujourd'hui le rôle que jouait Londres pendant l'occupation de la France. Tous les dissidents et les résistants y préparent un retour plus qu'improbable, en espérant que Jammeh entendra raison pour éviter à son pays le recours ultime à la guerre pour le déloger. Pendant que les "sans dents" pour reprendre une formule de François Hollande, eux, se réfugient dans le sud du pays ou dans les villages frontaliers, les VIP de Jammeh, ceux qui osent encore abandonner son régime, sont dans des hôtels, parfois aidés par le régime pour tenir le temps qu'il faudra.
Jamais le Sénégal ne s'est trouvé dans une situation aussi délicate que celle présente, qui oblige le pays à s'engager de manière résolue pour l'établissement d'un régime en Gambie. L'intervention contre le coup d'Etat de Kukoï était béni et relevait d'une évidence. Celle d'aujourd'hui se fait dans un contexte international différent. Même avec l'onction de la communauté internationale, il faudrait savoir à partir de quel moment l'ingérence devient insupportable pour le peuple gambien. Les autorités savent aussi que l'opinion pourrait se détourner très vite d'une intervention armée, si elle doit se traduire par des pertes humaines ou un trop grand sacrifice économique. Dakar tempère son discours, hésite parfois, en raison des enjeux trop grands.
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