Aux États-Unis, à la veille de l’investiture de Joe Biden, le centre-ville de Washington a des allures de camp retranché. Des dizaines de milliers de membres de la Garde nationale sont déployés dans les rues du centre-ville. Une large « zone rouge », entièrement barricadée, a été mise en place de la Maison Blanche à la colline du Capitole, où Joe Biden et Kamala Harris prêteront serment, mercredi 20 janvier.
« On dirait une zone de guerre », lance le chauffeur de taxi qui nous conduit de l’aéroport jusque dans le centre-ville de Washington. Il n’a jamais vu ça en 40 ans de métier. « Regardez, toutes les sorties vers le centre-ville sont fermées. La 14e, la 12e… toutes les rues qui mènent au capitole sont fermées ». Au moins 20 000 membres de la garde nationale, venus des quatre coins du pays, sont actuellement déployés dans la ville de Washington, notamment dans cette « zone rouge » qui entoure les lieux de pouvoir du gouvernement fédéral. Des renforts sont en train d’arriver : les réservistes seront 25 000 d’ici l’investiture mercredi.
Ambiance de camp retranché
Partout, les hôtels et les commerces ont protégé leurs devantures avec de grands panneaux de bois.« C’est mieux de faire trop que pas assez. Mais je ne pense pas que tout cela soit nécessaire », explique Gabriel, menuisier, qui joue de la perceuse dans Massachusetts Avenue. Il explique qu’il a déjà protégé les vitres d’une grande partie des bâtiments de cette longue artère, sur plusieurs blocs. Cette ambiance de camp retranché complique la vie des résidents. Robert Hogan s’est fait surprendre. Impossible de garer sa voiture au retour d’un week-end chez ses parents. « Je n’ai pas pu accéder au garage de mon immeuble, peste-t-il. Ils ont tout fermé sans rien dire aux résidents ».
Cette investiture va se dérouler dans un contexte sécuritaire et sanitaire totalement inédit. Dow n’assistera pas à la cérémonie. Elle se dit encore sous le choc de l’intrusion des partisans de Donald Trump dans le Capitole et explique ne pas reconnaître son pays aujourd’hui. « La maire de Washington et Joe Biden ont recommandé de ne pas faire le déplacement. Pas besoin de jouer avec le feu », lance Paul Pickun. Il n’assistera pas non plus à la cérémonie. « Il faut réparer ce pays. On n’a pas besoin de faire la fête, on a besoin d’être soulagés. On pourra faire la fête plus tard ! Là on a surtout besoin de mettre un terme à la douleur que nous ressentons tous ».
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