Par Babacar DIONE

Le Président de la République a annoncé la baisse du prix de l’électricité. Il s’agit d’une mesure sociale qui fera le bonheur de nombreux ménages, en même temps que les améliorations apportées dans la fourniture de l’électricité. Il a aussi fait état des réalisations dans le monde rural. Mais la plupart des grandes réalisations d’infrastructures comme la cité administrative, le port de Kayar, l’autoroute Dakar-Touba, les quatre nouveaux hôpitaux, sont en début de réalisations et devront attendre un ou deux ans, pour leur réception.

De ce fait, s’il n’était pas revenu sur sa promesse de réduire son mandat de sept à cinq ans, on aurait eu droit à un dernier message de nouvel an du président Sall avant la campagne électorale pour la Présidentielle. Celui-ci aurait donc les relents d’un discours-bilan après cinq années passées à la tête du pays. Macky Sall en est conscient, puisqu’il s’est livré à un bilan de ses réalisations et dégagé des perspectives pour les années qui nous séparent de la présidentielle de 2019. 

Les axes de sa campagne électorale tourneraient ainsi autour des réalisations du  Plan Sénégal Emergent (Pse) que voilà : l’autoroute Diamniadio-AIBD-Sindia, l’échangeur de l’Emergence (l’ancien pont Sénégal 92), la 3ème section de la Voie de Dégagement Nord et la route des Grandes Niayes, Rufisque-Bayakh-Notto-Diogo -Lompoul.

Le reste des infrastructures annoncées dans le cadre du Pse sont en phase de réalisation. Elles seront achevées au-delà de 2017. 

Les résultats du Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc) présentés par le chef de l’Etat concernent l’électrification et le désenclavement de centaines de villages. Ces localités ont désormais accès à l’eau et aux équipements pour l’allégement des travaux des femmes.

 S’il est vrai qu’on ne peut présenter un bilan exhaustif dans le cadre d’un message de nouvel an, les projets ont une prééminence sur les réalisations. Au terme d’un mandat de cinq ans, il serait difficile au président Sall de convaincre sur d’autres aspects de sa gouvernance. La réédition des comptes, pour ne pas dire la traque aux biens mal acquis qui a pourtant pris une large part, aussi bien temporelle que programmatique dans le bilan du chef de l’Etat, a été occultée. Est-ce à dire qu’il n’a pas tiré satisfaction de la mission confiée à la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) et décidé, par conséquent, de tourner définitivement la page ? 

Comme avec le président Wade qui disposait de sept ans avant de mettre son premier mandat en jeu, l’on ne peut compter sur ses seules réalisations pour être réélu. Le temps étant relativement court, les perspectives qui s’offrent aux Sénégalais sont davantage en jeu qu’un bilan. Le Président Sall, s’il ne disposait que de cinq années pour convaincre, aurait une trop courte marge d’action. Aujourd’hui qu’il bénéficie de deux ans de plus, le président de l’Alliance pour la République (Apr) jouit d’une plus grande marge de manœuvre. Et  pour finir ses projets, et pour peindre l’avenir en rose afin de gagner la confiance des Sénégalais.

 Ne serait-ce que pour cela, il capitalise un gain politique énorme en laissant son mandat à sept ans.

B. DIONE