Traque des biens : De grosses têtes visées par la Crei
La Cour de répression répond à sa véritable vocation, en cherchant du côté des hauts fonctionnaires

Traque des biens : De grosses têtes visées par la Crei

La Cour de répression répond à sa véritable vocation, en cherchant du côté des hauts fonctionnaires
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La Cour de répression de l'enrichissement illicite qui était dans un profond coma, et qui s'est relevée avec la mise en demeure du colonel des douanes, Djadji Bâ, donne la preuve que la traque des biens n'est pas finie.

La dernière mise en demeure en date qui est servie par la Crei au douanier Djadji Bâ, est une preuve que la traque des biens mal acquis n'est pas terminée. Forte promesse de campagne du Président Sall qu'il a matérialisée avec la réactivation de la Crei, elle ne se limite pas à Karim Wade et à ceux qui ont déjà été mis en demeure de justifier l'origine licite de leurs patrimoines. La mis en demeure du colonel des douanes témoigne aussi de la réalité selon laquelle la Crei n'existe pas que pour des politiciens, mais que sa réactivation est dirigée contre les fonctionnaires milliardaires du pays qui confondent leurs poches avec les caisses du Trésor public.

En retraite ou en service, ceux d'entre ces fonctionnaires qui ne parviendront pas, au terme d'une procédure de mise en demeure, à justifier la provenance licite de leurs biens, vont tomber sous le coup de la loi.

Combien sont-ils...

La loi 81-54 du 10 juillet 1981 portant création de la Cour de répression de l'enrichissement illicite dispose, en son article 163 bis inséré dans le code de procédure pénal, que «le délit d'enrichissement illicite est constitué lorsque, sur simple mise en demeure, une des personnes désignées par la loi se trouve dans l'impossibilité de justifier l'origine licite des ressources qui lui permettent d'être en possession d'un patrimoine ou de mener un train de vie sans rapport avec ses revenus légaux». Combien sont-ils de fonctionnaires au Sénégal qui sont dans ce cas ? C'est-à-dire qui roulent sur de l'or avec de l'argent qui ne provient pas de la sueur de leur front ? En tout cas, en les traquant au même titre que les politiciens qui ont détourné des deniers publics, ce sont les caisses du Trésor qui vont se renflouer.

Après la condamnation de Karim Wade et le coup de frein noté dans la traque des biens, l'opposition et la société civile sont unanimes à reconnaître que la politique de la reddition des comptes du Président Sall est très bonne pour l'image du Sénégal, sa crédibilité aux yeux des investisseurs. En plus des fonctionnaires en service, la Crei demande des comptes à ceux qui sont partis à la retraite, peu importe la date, aux anciens ministres qui ont été épinglés par l'Inspection Générale d'Etat, la Cour des comptes. En refilant le dossier du douanier Djadji Bâ à la Crei, le procureur de Dakar a posé un acte en droite ligne de la politique de reddition des comptes du président de la République. Si tous les dossiers à incidence financière suspecte qui passent par les tribunaux et l'Ofnac subissent le même traitement que celui du colonel des douanes mis en demeure, tous ceux qui sont coupables d'acte de mauvaise gestion, de corruption, de concussion ou de prévarication, vont devoir répondre devant la loi.

 (Tribune)







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