«Hold-up» : l'Institut Pasteur va porter plainte contre le réalisateur
«Hold-up» : l'Institut Pasteur va porter plainte contre le réalisateur

«Hold-up» : l

«Hold-up» : l'Institut Pasteur va porter plainte contre le réalisateur
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La chaîne régionale «8 Mont-Blanc» exige également le retrait d'une séquence du film. Plusieurs personnalités interrogées dans «Hold-up» s'étaient déjà publiquement désolidarisées du documentaire complotiste après sa sortie.   

 

Que restera-t-il, au final, du documentaire Hold-up ? Un peu plus d’une semaine après la première diffusion en ligne de ce documentaire polémique qui dénonce une manipulation mondiale sur le Covid, la question se pose. Après avoir été l’objet de nombreuses corrections factuelles par les médias, le documentaire est désormais visé par des demandes de retrait de séquences et, au moins, une plainte.

 

La chaîne régionale 8 Mont-Blanc a fait une demande formelle de retrait d’une séquence. Les réalisateurs du documentaire avaient en effet emprunté, sans autorisation, un extrait d’un reportage publié en octobre par 8 Mont-Blanc tourné à l’hôpital de Chambéry. Comme CheckNews l’a démontré, la séquence visait, de manière trompeuse, à illustrer la supposée trop grande sensibilité des tests PCR en France. Contacté par CheckNews, Pierre Boucaud, patron de 8 Mont-Blanc, assure avoir demandé aux producteurs de supprimer cette séquence. «J’ai reçu après la diffusion du documentaire un mail de la production me proposant de racheter ces images, qui avaient été diffusées sans la moindre autorisation. J’ai refusé, et leur ai demandé de retirer ces images. Ils se sont engagés à le faire.» Les différentes versions du documentaire qui circulent encore en ligne, et que nous avons pu consulter, les montrent pourtant toujours.

 

La chaîne ne souhaite pas, pour l’heure, porter plainte. «Ça demande du temps et de l’argent, ce n’est pas évident pour un petit média comme nous. Et je ne suis pas persuadé qu’aller sur le terrain judiciaire soit la meilleure chose à faire contre ce genre d’objet.»

 

Diffamation

L’Institut Pasteur ne partage pas cet avis. La fondation, selon nos informations, va prochainement porter plainte en diffamation contre le documentaire et son réalisateur, Pierre Barnérias.

 

Pasteur est en effet accusée dans le film d’avoir créé le Sars-CoV-1, puis le Sars-CoV-2, en insérant une «séquence d’ADN de la malaria» dans un virus peu dangereux. La preuve selon le documentaire ? Un brevet vieux de quinze ans sur le sujet. Comme l’a déjà expliqué CheckNews, ces brevets sont des documents publics, qui comportent par exemple des descriptions de séquences d’un coronavirus de 2002 (responsable du Sras) et des premières pistes pour trouver un vaccin. Quoi qu’il en soit, «on n’invente pas un virus», comme l’explique Olivier Schwartz, directeur de l’unité Virus et Immunité de l’Institut Pasteur, ajoutant qu’il existe des centaines, voire des milliers de brevets de ce genre chaque année. Le 2 novembre, le tribunal correctionnel de Senlis a d’ailleurs condamné pour diffamation un homme qui avait diffusé les mêmes accusations contre l’Institut Pasteur. Il a écopé d’une amende de 5 000 euros avec sursis et 1 euro de dommages et intérêts.

 

Une même plainte, pour diffamation, sera prochainement déposée contre le documentaire auprès du doyen des juges d’instruction du tribunal judiciaire de Paris, annonce l’avocat de l’Institut, maître Antoine Comte, à CheckNews. «Nous n’avons pas encore tous les éléments de l’huissier, à qui nous avons demandé de faire un constat, mais c’est en cours. La plainte sera prochainement déposée», précise-t-il.

 

Avant cela, plusieurs personnalités interrogées dans Hold-Up s’étaient publiquement désolidarisées du documentaire après sa sortie. C’est notamment le cas de la sociologue Monique Pinçon-Charlot. Dans le film, elle critique le discours de «peur» véhiculé par les médias et va même jusqu’à parler d’une «troisième guerre mondiale» et d’un «holocauste» visant à «éliminer la partie la plus pauvre de l’humanité, parce que les riches n’en ont plus besoin». Après sa sortie, elle a rapidement «regretté» sa présence dans ce documentaire et s’est déclarée sur Twitter stupéfaite de «l’instrumentalisation faite» de ses «quelques mots retenus au profit non plus d’une réflexion mais d’un montage choc au service de l’émotion et la colère !».

L’ancien ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy, qui apparaît aussi dans le documentaire, avait immédiatement demandé, sur RTL, à être tout simplement «retiré» de ce documentaire, après s’être dit «scandalisé par le propos du film». Vœux pieux pour l’instant : dans l’ensemble des versions qu’a pu consulter CheckNews vendredi sur la plateforme Odysee, Douste-Blazy figure pourtant toujours en bonne place. Néanmoins, sur Odysse, qui accueille tous les vidéastes chassés par son concurrent YouTube (comme le polémiste antisémite Alain Soral par exemple), on trouve actuellement plusieurs versions du documentaire, avec des durées oscillant entre 2h38 et 2h53. Laissant voir que le document a été ici raboté ou là rallongé.







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