Marche à Paris : pourquoi l’opposition s’est-elle laissée ridiculiser ?
La marche de l'opposition n'a réuni que quelques individus venus tenir un discours éculé

Marche à Paris : pourquoi l’opposition s’est-elle laissée ridiculiser ?

La mobilisation de l'opposition a été des plus modestes
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Les confrères du site Dakar Actu ont eu une après-midi bien ambarrassante. Venus à Paris couvrir la visite d’Etat du Président Macky Sall à Paris, ils se sont dit, à juste raison peut-être, qu’il serait malaisé de ne pas couvrir la manifestation de l’opposition, Place République. C’est, pour tout journaliste, un souci d’équilibre dans le traitement de l’information et un moyen de réfuter toute accusation de parti-pris. Mal leur en a pris puisqu’en fait d’opposition, il n’y avait là que le Coordonnateur de la Coalition Wattu Sénégal entouré d’une dizaine de sans-papiers radicalisés, adeptes de toutes les causes mondiales. Mamadou Diop Decroix, qu’ils espéraient trouver sur les lieux, ne s’est trouvé « un empêchement ». Idrissa Seck, lui, a préféré se cloitrer au chaud dans son hôtel Saint James et comme à son habitude, laisser ses thuriféraires assumer cette charge dégradante. Maître Abdoulaye Wade, qui a senti dès le début que rien de tout cela ne ressemblait à du sérieux, a préféré un petit repos à Dubaï et demandé à ses hommes de ne pas mettre le nez dehors. La manœuvre n’est pas sans intérêt puisque l’on sait maintenant qu’en dehors de Wade et de son lieutenant Meissa Touré, l’opposition n’existe pas en France. Ceux qui ont parlé de 26 opposants sénégalais pendant cette après-midi de honte sont trop généreux, puisque la moitié de cette foule minuscule était composée de sans-papiers curieux à qui il a été dit que c’était une marche pour donner la nationalité aux tirailleurs africains. Tard dans la soirée, un communiqué truffé de fautes, signé prétendument de la cellule de communication de Manko Wattu Sénégal a fait état d’une marche réussie avec des Sénégalais venus « de toute l’Europe ». Les photos et les vidéos sont là parlantes et les cameramen et photographes, même dans un élan de générosité, ne peuvent pas tout faire. Voilà le résultat de plusieurs semaines de menaces, de préparation de l'enfer promis à Macky Sall.

Une opposition dynamique et vigoureuse est souhaitable dans une démocratie. Mais pas de celle de ce mercredi, que l’on s’entende là-dessus. Au contraire, elle se discrédite inutilement et fait honte à notre pays. Pour mobiliser les Sénégalais de la Diaspora, il faut des arguments sérieux et un discours construit sur des bases vraies et réelles. Mais dire qu’au Sénégal les libertés sont confisquées, la corruption est de rigueur et comble, ajouter que le Président de la République refuse d’organiser les élections, est d’un ridicule consternant.
Macky Sall n’est sans doute pas parfait et son régime non plus. Il y a, dans la pratique de tous les jours comme dans les choix des hommes, des améliorations à apporter à la gestion quotidienne, pour le bien des Sénégalais. Mais il lance des grands projets, il réceptionne des ouvrages majeurs, il a initié des réalisations d’infrastructures les plus importants du Sénégal indépendant. En réalité, il a compris ce que Wade, entre 2004 et 2007, avait compris. Que seul le travail payait et j’ai entendu un sénégalais, sans parti-pris politique, lancer à la foule ce qui avait été le slogan de campagne de Wade en 2007 : « Weddi Guiss Bokku Ci ». Eh !

Ici, franchement, on se croirait dans la fable de la Fontaine, un pouvoir qui travaille et une opposition qui passe son temps à prononcer un discours éculé. Personne ne la prendra au sérieux quand elle tentera de faire croire que le Sénégal est un pays corrompu; personne ne l’écoutera quand elle n’aura d’autre mot que les libertés sont confisquées dans notre pays. Oui il y a de la corruption, comme partout ailleurs, dans les pays les plus avancés. Oui, il y a des cas de déni de Justice flagrants, pour des citoyens, qui ont cependant la liberté de recourir aux juridictions compétentes. Mais parler de notre pays comme s’il s’agissait de la Turquie d’Erdogan, de la Gambie de Yaya Jammeh pour aller plus près, ne fait pas crédible. Aucun journaliste n’est emprisonné chez nous, aucun homme politique, aucun livre, aucune publication interdite, aucun scandale majeur n’a émaillé la Gouvernance depuis 2012. Si l’opinion a du mal à adhérer à ce discours sur le pétrole, c’est que ce la ne fait pas sérieux. Jusqu’ici, aucune preuve, aucun document sérieux, et surtout, rien à signaler après une enquête de la teigneuse Nafi Ngom Keita, qui a convoqué Frank Timis, cuisiné Aliou Sall pendant des journées entières, pour rien. Après des mois d’errance, c’est maintenant vers Macky Sall que l’opposition se tourne, pour lui demander de prouver que tout est transparent. Vous croyez que c’est sérieux ? Non !







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