En France, de 6 000 à 8 000 jeunes filles seraient concernées. L’exécutif a demandé à un groupe de travail de proposer des leviers d’action pour mars 2021.
Des jeunes filles d’à peine 15 ans qui proposent leurs services sur des sites d’« escort », enchaînent les passes, trimballées par des proxénètes à peine plus âgés qu’elles d’Airbnb en hôtels de seconde zone, des signalements portant sur des conduites prostitutionnelles dès la classe de 5e… Alertés par l’inquiétante mais mal connue progression de la prostitution des mineures, les pouvoirs publics ont décidé de se saisir du problème.
Un groupe de travail pluridisciplinaire dédié se réunira pour la première fois, mercredi 30 septembre, dans les locaux du secrétariat d’Etat à l’enfance et aux familles. Autour de la table, des représentants des administrations de l’Etat (ministères de l’intérieur, de la justice, de la santé, de l’éducation nationale, service des droits des femmes…), des professionnels de terrain (magistrats, conseillers départementaux, gendarmes et policiers, psychologues), ainsi que des associations.
L’ensemble sera piloté par la direction générale de la cohésion sociale et par la direction de la protection judiciaire de la jeunesse, sous la présidence d’une magistrate : Catherine Champrenault, la procureure générale près la cour d’appel de Paris.
Pendant six mois, ce groupe de réflexion sera chargé d’appréhender les contours de la prostitution des mineures (ce sont en grande majorité des jeunes filles), en effectuant des auditions et des déplacements sur le terrain, et de proposer des leviers d’action pour lutter contre ce fléau. Le fruit de ses travaux sera présenté le 4 mars 2021.
Pour les associations, la prise de conscience du gouvernement sur ce sujet est une bonne nouvelle. « C’est la première fois qu’un ministère s’engage à réfléchir et à réunir une commission pour mieux comprendre comment faire travailler ensemble les acteurs », salue Armelle Le Bigot-Macaux, présidente d’Agir contre la prostitution des enfants (ACPE), membre du groupe de travail. L’association a développé sa propre expertise en rencontrant des parents concernés et des travailleurs sociaux, et en se constituant partie civile dans de nombreux procès pour proxénétisme sur mineurs.
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