Série de 13 meurtres en un mois : le Sénégal a-t-il rejoint l'Afrique du Sud ?
Il ne se passe plus une semaine sans qu'une affaire de meurtre soit étalée dans la presse. Phénomène médiatique ou réalité ?

Série de 13 meurtres en un mois : le Sénégal a-t-il rejoint l

Les Sapeurs Pompiers n'arrêtent pas d'intervenir sur les terrains de crime
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Petit-à-petit, le Sénégal est en train de se bâtir une réputation de caïd, pays des gangs, comme l'ont été New York, Jo'Bourg ou Rio de Janeiro avant lui. Au point de se demander si, pendant que l'on investit des milliards contre le terrorisme, la menace n'était pas devenue... intérieure. Il est à se demander en effet si nous ne sommes pas devenus notre propre terreur, au rythme des meurtres, des viols. Sans doute amplifiés par les médias, les réseaux sociaux, mais un phénomène quand même, quand les faits touchent de hautes autorités de ce pays. Le Sénégal, il faudrait bien le rappeler, ne protège pas ses ministres, ses autorités politiques et administratives, qui se débrouillent avec des gardes privés à leur solde, mais protège ses touristes. Une erreur d'appréciation et d'optique ? Le meurtre d'une responsable politique du parti présidentiel pose la question de la protection rapprochée des autorités, mais aussi des édifices publics, laissés tel quels pendant que les hôtels sont eux, bien sécurisés et pourvus en forces de police. 

Le Sénégal qui avait jusqu'ici la réputation d'être un pays de paix et de Teranga, a connu entre les mois d'octobre et de novembre, 13 meurtres les uns plus spectaculaires que les autres. Un seul d'entre eux, celui de Ndioum, est un cas d'agression. Retour sur une série macabre qui ne se justifie pas.

Entre le début du mois d'octobre à ce jour, au moins 13 meurtres ont été commis à travers le pays. Sous tendue par de banales histoires pour ne pas dire des broutilles, la série meurtrière a commencé à Thiarandidji, un village du département de Linguère. A la suite d'une dispute de voisinage au matin du 04 octobre dernier, Mamadou Guéladio a été mortellement poignardé par Ndio Bâ. 

Le surlendemain, c'est autour du village de Ndinguiraye dans le département de Nioro d'être le théâtre d'un meurtre que les populations n'oublieront pas de sitôt. Dans cette bourgade qui polarise tous les villages environnants avec son marché hebdomadaire de renom, E. Sow qui a accusé sa femme d'adultère avec un commerçant de la localité, le roua de coups de coupecoupe, avant de lui sectionner des membres et les parties génitales. Quelques jours après le meurtre du commerçant A. Ndiaye de Dinguiraye, un Chinois sera tué à Bel Air par son amant présumé. L'auteur, du nom de Sagna, présenté comme l'amant meurtrier, entretiendrait des relations homosexuelles avec sa victime qui n'a pas digéré qu'il prenne épouse dans l'optique de le plaquer. Quoiqu'il en soit, c'est à l'aide de 16 coups de couteaux que le Chinois sera tué dans cette histoire.

Crimes quasi journaliers

Dans la longue série des meurtres, il y a celui d'Ousseynou Diop qui tua d'un coup de pistolet, le chauffeur de taxi Ibrahima Samb. C'était à la station Shell de Yoff où les protagonistes en sont venus aux mains avant que l'irréparable ne se produise. C'est toujours dans le même courant du mois d'octobre que Younousss Bâ a mis fin aux jours de Yakhoba Dramé pour une pièce de 100 FCfa. 

A Yeumbeul, c'est une autre victime, fils de l'imam qui s'est fait poignarder au cours d'une altercation autour d'une sordide histoire de cacahuètes. Non loin de là, le tueur qui étonne Thiaroye se nomme Baye Fall. Il a mis fin aux jours de Khadim Ly à cause d'un mégot de cigarette.On n'oubliera pas la boucherie de Ndioum qui a entraîné la mort d'Ibrahima Diallo et de Moustapha Faye, respectivement vigile et vendeur dans la pharmacie où ils ont rendu le dernier soupir à la suite d'une attaque dont les auteurs courent toujours. 

A Dara Djolof, le dernier meurtre qui s'y est commis a été perpétré dans un bar par Gallo Kâ qui a donné plusieurs coups de couteau à Saïkou Kâ. Alors que ce meurtre est encore frais dans les mémoires, Oussèye Diao, armé de bâton, tue Marie Kandé à Kolda, la femme du grand frère de son époux. La veille, c'est à Pikine qu'a été commis le meurtre de la vice présidente du Cese, égorgée par son chauffeur-voleur, Samba Sow. Alors que tous épiloguent sur les raisons de cette série meurtrière et que des voix s'élèvent en faveur du retour de la peine de mort. Benoît, un gosse de 16 ans, met fin aux jours de son antagoniste, Alfred Antoine Yassin, à Grand Yoff.

Les forces de l'ordre sont priées de renforcer les mesures de sécurité de proximité, mais le problème pour prévenir de tels meurtres, c'est qu'à part le cas de Ndioum et de Yoff, ils ont été commis entre des gens qui se connaissent. Au Sénégal où l'Assemblée nationale vote les lois, la peine de mort a été supprimée par l'ancien Président, Me Wade.

A propos des meurtres, l’Église s'inquiète et le Président Sall a promis la perpétuité à leurs auteurs, pendant que le sociologue Aly Khoudia Diaw estime quant à lui, que les «crimes vont continuer et deviendront de plus en plus tendanciels»

Avec La Tribune







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