Madiambal, le malotru, c'est vous !
Le Chroniqueur du lundi n'évoque rien de son passé scabreux, qui mériterait d'être connu

Madiambal, le malotru, c

Le chroniqueur du lundi, un vrai Janus des temps modernes
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Monsieur Madiambal Diagne, responsable du Groupe Avenir Communication, chroniqueur du lundi en son propre journal « Le Quotidien », s’est fendu d’une de ses chroniques fantaisistes dont lui seul a le secret, s’en prenant à tout ce qui bouge tel un Don Quichiotte, prenant pêle-mêle sous son étreinte ministres, Secrétaires généraux, Conseillers, prenant souvent les uns pour les autres. Ses propos ont heurté tout le monde, jusques parmi les observateurs les plus passifs de la scène politique sénégalaise, qui doivent se demander d’où il tient sa morve abondante. Leur silence est, malheureusement et paradoxalement, ce qui fait abonder ce courtisan indélicat, bâtit sa réputation ainsi que sa fortune. En couvrant ses bienfaiteurs de superlatifs et en s’en prenant violemment à eux dès qu’ils cessent de lui être utiles, s’ils l’ont une fois été.

 

Ce qu’il y a de plus répugnant, qui nous oblige à cette mise au point, c’est que par le moyen d’approximations continues et de logomachies frénétiques, il tord de la réalité pour servir sa propre cause, adapte les confidences qui lui sont faites pour les mettre à son avantage, un œil clin du côté de son nouvel « ami ». C’est le propre du scorpion de la fable de Mandeville. Un jour, inéluctablement, à la fin de sa traversée, il mordra celui qui l’a porté sur le dos.

 

Monsieur Diagne ne découvre la « vulgarité » de Madame Fatou Tambédou, qu’une fois sa faute commise et son départ annoncé. La prendre pour une secrétaire d’Etat, la mettre dans cette catégorie pour mieux la piétiner, quand tout le monde sait qu’elle était ministre délégué n’était pas la moindre de légèretés de ce Janus des temps modernes.
Dans tous les pays du monde, des conflits de compétence surgissent et s’expriment de manière plus ou moins ouverte, sur des questions d’intérêt national. En France en ce moment, aux Etats-Unis et ailleurs, des divergences se font entendre parfois de manière vigoureuse entre des ministres, parfois-même entre un ministre et son Premier ministre. Ici au Sénégal, des ministres se sont donnés des coups. Des femmes ministres se sont laissées aller à des scènes bien plus spectaculaires que ce qui a été vu vendredi dernier. Ce qui s’est passé est un incident fâcheux, certainement regrettable, mais ne doit pas servir de prétexte pour lyncher des hommes qui servent leur pays quand d’autres servent leurs propres intérêts ou les intérêts de leurs amis. Mais qui n’a jamais pêché pour jeter la première pierre ? Doit-on considérer que Moustapha Niasse n’est pas un homme d’Etat, ne devait pas connaître la belle carrière diplomatique qu’il a connue par la suite, parce que simplement, pendant un moment de faiblesse, il a giflé son vis-à-vis sous les yeux du Président Diouf ? Qui n’a jamais pêché pour jeter la première pierre à cette épouse fragile ?

 

Il faut être enfermé dans notre microclimat politique local pour s’émouvoir de tels évènements, qui font le quotidien et la réalité de nombreux Etats démocratiques avancés, où les séances de pugilat dans les Parlements sont courants. Il convient quand même d’apprendre à Madiambal Diagne, ce qu’est un Gouvernement. Il ne l’a ni appris, ni pratiqué et devrait donc faire preuve d’un peu de modestie dans le domaine. Des Secrétaires d'Etat, le Sénégal en a eu depuis les premières heures de son indépendance. Ils ont toujours siégé au Conseil des ministres, comme c’est le cas en France, sur des questions relevant de leurs attributions. Ils sont des ministres et sont délégataires de compétences et de souverainetés qui, elles-mêmes, relèvent de l’unique pouvoir légitime de Monsieur le Président de la République, délégataire du suffrage des Sénégalais. On ne voit donc pas pourquoi les secrétaires d’Etat (c’est l’appellation d’un ministre dans de nombreux pays), nommés dans le seul souci de rendre l’action gouvernementale plus efficace, feraient exception quand dans la France qui nous sert de modèle, ils siègent au Gouvernement.

 

Pour revenir à Madiambal Diagne, son texte est, comme les précédents, un ramassis indigeste d’approximations destinées à se donner une dignité que ne lui accordent que ceux qui ne connaissent pas son passé. L’apôtre de la bienséance s’illustre dans l’art de révéler les confessions des plus grands. Ceux, du moins, qui ont succombé à ses tours de passe-passe médiatiques qui le rendent utile. Sa manière à lui de s’élever à leur niveau. C’est ainsi que le 19 février 2016, devant prouver qu’il était dans le secret des Dieux, il rapporte des confidences qui feront regretter à Macky Sall sa décision de le mettre dans son avion pour Pointe-à-Pitre. « Le 10 mai 2015, à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), Macky Sall s’est entretenu avec la délégation française conduite par le président François Hollande à l’occasion de l’inauguration du Mémorial Act, un monument commémoratif de la Traite négrière. L’incrédulité de ses interlocuteurs était manifeste. Le président de l’Assemblée nationale française, Claude Bartolone, semblait ne pas comprendre l’entêtement de Macky Sall à vouloir réduire son premier mandat. Il lui a notamment rappelé l’exemple du président Jacques Chirac, qui avait initié l’adoption du quinquennat mais qui, pour autant, était allé au terme de son septennat », narre Monsieur Diagne. Et pour prouver à ses lecteurs que le cerveau du Président de la République n’était d’aucun mystère pour lui, il ajoute : « À plusieurs reprises, j’ai eu moi-même à évoquer le sujet en privé avec le chef de l’État. Si j’étais séduit par sa détermination à respecter son engagement, je ne manquais pas d’être dubitatif. Lorsque je lui faisais part de mes craintes que son projet ne pose un problème de constitutionnalité, il m’assurait que tel ne serait pas le cas. Le texte, disait-il, serait rédigé de manière à éviter cet écueil… En octobre 2015, le président Sall relança nos échanges sur la question. Nous étions tous deux convaincus qu’en cas d’élection présidentielle en 2017, il serait en mesure de l’emporter dès le premier tour. «Si vous tenez tant à respecter votre parole, alors démissionnez en 2017 !», lui lançai-je. Il déclina la suggestion, un peu agacé : «Comment pourrais-je créer un tel risque d’instabilité politique !» Avant de poursuivre : «Ça n’aurait pas de sens de démissionner puis de se présenter devant les électeurs pour leur demander de me réélire. Mon coiffeur me disait qu’il trouvait absurde de renoncer à deux années de mandat pour en solliciter un nouveau.» La remarque débrida l’atmosphère. Macky Sall me confia alors : «Le 31 décembre 2015, je présenterai le projet de réforme de la Constitution. Je me tiendrai à mon engagement et je soumettrai le projet au Conseil constitutionnel. Je me conformerai à ce que le Conseil me dira.» Il me rappela au passage qu’il avait été le premier à avoir publiquement reconnu la décision du Conseil constitutionnel qui avait validé, en janvier 2012, la troisième candidature controversée d’Abdoulaye Wade.» Les confidences de ses délibérations avec le Chef de l’Etat, en France, au Sénégal et dans les Antilles, assis parmi les grands, le rendent-ils moins venimeux que ceux qui, selon ses confidences, suscitent la crainte de leurs collègues tel des pestiférés ? De qui Macky Sall devrait-il donc se méfier ? De ses Secrétaires d’Etat ou de ce mégalomane indiscret ? Un analyste avisé de la scène politique ne s’y est pas trompé, qui déclarait il y a quelques semaines que « pour savoir ce que Macky Sall a mangé à midi, il faut lire Madiambal Diagne ».


L’illustre chroniqueur ne se montre pas plus magnanime envers ses propres amis, surtout quand il les voit chuter de leur piédestal. Le sept février 2015, dans une chronique intitulée « Devoir de vérité entre amis », qui fait date dans l’histoire de la traîtrise mondiale, alors que son «amie » Mimi Touré venait d’être débarquée de son poste de Premier ministre, il l’accable de tout son vocabulaire existant. Il est lui-même à la tête de la meute d’intrigants à l’assaut de son ancienne amie, assurant qu’ « Aminata Touré s’était révélée très maladroite dans la gestion des relations hiérarchiques entre un président de la République et un Premier ministre dans un régime politique de type présidentialiste… Le Premier ministre Aminata Touré avait fait des promesses fermes de veiller à certaines convenances. Mieux, elle avait considéré que les difficultés notées étaient le fruit d’une incompréhension et que sa loyauté n’était nullement en cause ». C’était après qu’il a supplié le Président Sall de pardonner ses erreurs. Il portera l’estocade finale à son amie, coupable à ses yeux d’avoir voulu mettre la Première Dame dans une situation délicate. « Pourtant, on pourra se rappeler que Marième Faye Sall avait tenu à approcher des amis proches de Aminata Touré, alors ministre de la Justice, en vue de l’amener à adopter des attitudes plus convenantes dans une société sénégalaise assez conservatrice. La générosité de Marième Faye Sall était certes intéressée, car elle disait qu’elle voudrait aider «Mimi» à réussir car cette dernière est assez engagée aux côtés du Président Macky Sall et travaillait pour sa réussite. C’est après cette démarche que les deux dames ont eu à entretenir certaines relations et depuis lors Mimi Touré avait commencé à être conviée à la table du couple présidentiel. Quelque part, on peut bien se demander si tout cela n’a pas aidé Aminata Touré à se hisser au poste de Premier ministre en remplacement de Abdoul Mbaye. »
Mais la traîtrise chez Madiambal, c’est comme l’enfer. C’est toujours les autres. Le trois octobre dernier, donc à une date encore fraîche, sitôt la démission d’Adjibou Soumaré annoncée, il le rudoie sans ménagement, écorche au passage son ami Macky Sall : « Déjà, après le Sommet de Cotonou du début de l’année où les Présidents Macky Sall et Mahamadou Issoufou s’étaient donné en spectacle, des proches bien connus de Cheikh Hadjibou Soumaré faisaient circuler dans les rédactions des médias la rumeur que l’attitude du Président Macky Sall n’était point justifiée par une volonté de défendre Cheikh Hadjibou Soumaré, mais que «le chef de l’Etat du Sénégal avait dans ses bagages un autre candidat présent dans la salle ». Il achève sa proie du jour en le faisant passer pour ce qu’il est : « Nous qui étions présents à Cotonou et qui avions croisé le fer avec la délégation du Niger, et qui étions en contact direct avec le président Soumaré, nous avions véritablement été très choqués par une telle inconvenance. Mais cela semblait conforter un ancien mentor de Cheikh Hadjibou Soumaré qui mettait en garde les plus hautes autorités sénégalaises leur disant : «Vous le soutenez, mais il n’hésitera pas un instant à vous lâcher si ses propres intérêts le lui commandent.» Il est triste que cette personnalité ait eu raison de cette façon. » Les ministres délégués et Secrétaires d’Etat taillés en pièces ont de quoi se consoler. Madiambal Diagne ne laisserait pas un habit à un moine. Aucun homme ne trouve grâce à ses yeux. Les Conseillers de Monsieur le Président de la République encore moins, accusés d’être trop bavards. Macky Sall, l’ami et le confident, est interpellé en ces termes : « Il convient de se demander le profilage des conseillers du chef de l’Etat. Les nominations à cette fonction obéissent-elles à un profilage pertinent en fonction de la qualité de l’expertise attendue par le chef de l’Etat pour éclairer ses décisions ? Vous croyez qu’il s’en limitait à cette interrogation ? C’est mal connaître l’étendue de son égo, qu’il suit comme un télos : « Force est de dire qu’on trouve du tout dans l’entourage d’un chef de l‘Etat. » Tous ceux qui s’élèvent, il les rabaisse, sauf deux : Mankeur Ndiaye et Amadou Ba. Allez savoir pourquoi.

 

Le droit à la critique, chacun peut le revendiquer et l’exercer. Mais il est de bon ton que chacun juge correctement de ce qu’il connaît. Quel est donc ce parcours si prodigieux qui devrait permettre à notre savant de juger de la qualité des ministres, des Directeurs, des Conseilleurs, de leurs affaires; et de quelles cuisses est-il né, ce Madiambal, pour connaître de tout, juger de tout, traiter Oumar Youm, Seydou Guèye, Souleymane Jules Diop, Moustapha Diop, Fatou Tambédou de « malotrus » ?

 

Tous ces hommes et femmes critiqués abondamment et parfois violemment ne sont pas moins dignes de confiance et de respect que lui. Ils sont tous d’une moralité irréprochable. Aucun d’entre eux n’a été radié de son corps d’origine pour faute grave. Pas un seul d’entre eux n’a été licencié dans un second emploi pour avoir menti sur son curriculum vitae. Pas un seul n’a fait l’objet d’accusations retentissantes de la part d’un Chef de l’Etat, pour avoir pris ses 200 millions sans, en retour, respecter les termes du contrat secret qui les liait. Ils n’ont jamais été confondus dans des affaires de viol ayant fini par de scabreuses scènes d’avortement manqué dans une clinique dakaroise. Si Monsieur Madiambal Diagne veut tenter la comparaison avec chacun des hommes qu’il attaque violemment, nous sommes prêts à l’aider dans son entreprise. S’il faut des vertueux pour gouverner un peuple, il en faut encore plus pour l’informer.

M.D

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