Les Sénégalais devraient maintenant se résigner au fait qu’aucune protection particulière ne leur est accordée. Il convenait jusqu’ici aux membres des confréries de vanter les mérites de leurs guides, par leurs prouesses ésotériques. Il en tombe de toute sorte sous les oreilles : ceux qui peuvent vous conduire au paradis juste en les voyant, ceux qui sont capables de réaliser n’importe lequel de leurs désirs, par le « na am mou am », ceux qui, enfin, par la qualité vantée de leurs khassidas ou poèmes, peuvent soignent n’importe quelle affection.

Et nous avons entendu certains irresponsables, lors de la préparation d’une des cérémonies religieuses dans une de ces cités cette semaine, se fier à leur guide pourtant mort comme n’importe quel mortel.
Maintenant que l’on sait que le virus frappe aveuglément, fidèles et infidèles sont à égalité. Pour survivre au coronavirus, il faudrait se prémunir et se soumettre aux règles d’hygiène les plus élémentaires. Ce que les marabouts, malgré la forces de leurs invocations, ont accepté de faire. Sur ce plan, ils sont au même pied d’égalité que leurs fidèles clients.

A. NDIAYE