Dans une interview accordée à la Télévision Futurs Médias (Tfm), le porte-parole du Khalife des Tidianes, Pape Malick Sy, n’a pas caressé les politiciens dans le sens des poils. A Quelques mois de la Présidentielle de 2019, il a appelé les acteurs à la raison tout en les incitant à faire preuve de mesure pour une paix durable. Dans ce pays, dernièrement secoué par des meurtres atroces et douloureux, il précise que les « afarides », comme disait, selon lui, Cheikh Tidiane Sy Al Makhtoum, ont infiltré le pays. Ne pouvant installer une guerre civile, ils ont changé de stratégie.

Les messages de Pape Malick Sy sont les plus attendus. Lorsqu’il parle, ce sont des vérités crues. Sas langue de bois, il sait taper. Et ne caresse point dans le sens des poils. Cette fois encore, il n’a pas fait dans le sentimentalisme pour dire ce qu’il a en travers de la gorge. Dans une interview accordée à la Télévision Futurs Médias (Tfm), il a parlé aux acteurs politiques du sujet le plus débattu du moment. A quelques mois de la Présidentielle, la politique est au cœur des débats. Il a tiré la sonnette d’alarme. Très élégant dans boubou gris, assorti d’un bonnet poivre-sel, le petit-fils d’El Hadj Malick Sy a mis en garde les politiciens. La paix, c’est, selon lui, «  ce que tout le monde souhaite et prie le Bon Dieu. Et c’est, ce que mérite notre cher Sénégal. Rien ne vaut certains comportements. La politique et autres ambitions n’en valent pas la peine. Dans ce pays, comme je l’ai souvent dit, ma conviction est que les « daaras (familles religieuses) » couvent les politiques. Toutes prières que l’on pourra formuler pour la paix, on le fera. On prie dans ce sens à tout moment. Mais il faudra aussi travailler pour que cette paix perdure. De l’intérieur comme de l’extérieur. Œuvrer aussi dans ce sens. Il ne faut pas se limiter aux paroles. Que les paroles s’accompagnent d’actes concrets ».

« Chaque jour, on entend qu’un tel a été tué par balle, poignardé, égorgé… »

Avec élégance, comme s’il donnait un cours magistral, il poursuit : « Il ne faut pas prêter le flan. Quelle que soit la personne, l’incitation à la violence est à bannir. Parfois, quand quelque chose de mal arrive, on dit que c’est la volonté divine. Alors que ce n’est point le cas. Au contraire, ce sont les intentions malsaines de l’homme qui sont passées par là… ». Ce qu’ils peuvent, dit-il, c’est de prier pour que le Bon Dieu installe un climat de paix. Mais, « que les cadres politiques sachent que ce pays ne les appartient pas à eux seuls. C’est valable aussi bien pour la majorité présidentielle, pour l’opposition, que qui ce soit d’autre. Ils doivent savoir qu’ils ne sont qu’une petite portion de la population. La majorité de la population dépasse largement le taux des politiques. Donc, il faut prendre en compte cela. Les Sénégalais ont d’autres préoccupations que la violence parce qu’elle n’a pas limite ».

Parlant de ces violences qui secouent le Sénégal, il dira : « Serigne Cheikh Tidiane Sy disait que le pays est infiltré par les « afarides ». Les « afarides » sont à l’origine de plusieurs conflits dans ce monde. Mais, lorsqu’il a constaté qu’il fallait formuler des prières pour ne pas plonger dans une guerre civile, moi, je sais qu’il a fait des prières pour ça. Mais, les « afarides » ont changé de stratégies. Chaque jour, on entend qu’un tel a été tué par pistolet, poignardé, égorgé…, c’est parce qu’ils ont changé de stratégies, car, ils ne sont pas parvenus à déclencher une guerre civile. Jusqu’à présent, on peut l’éviter. Mais, il faudra que chacun s’y mette. Là, on pourra détourner leur volonté ». Paroles de sage…

(Source l’Observateur)