Appréhensions dans l’organisation de la présidentielle ? « C’est une tradition, cette session de formation. D’ordinaire, c’est la Cour d’appel qui le fait, et elle va le faire. Mais, cette fois, c’est l’Ums, avec notre bureau, qui a décidé de mettre un accent particulier sur la formation. Ce n’est pas par rapport à des risques réels ou supposés, mais nous tenions à respecter notre engagement ‘organiser cette formation », a d’emblée précisé le président de l’Ums, Souleymane Téliko, à l’ouverture de la session de formation des magistrats sur le processus électoral, hier. L’Agence américaine pour le développement international (Usaid) leur a offert un lot de matériel composé d’ordinateur, de photocopieurs, d’imprimantes et de scanners d’une valeur de 40 millions de francs CFA.
« Les magistrats sont au cœur de la régulation du système électoral. C’est pourquoi l’Agence américaine a décidé d’élargir son partenariat à la justice », a justifié la directrice adjointe de l’Usaid au Sénégal, Kitty Andang. Ce projet, dénommé « Sunu Elections », s’inscrit dans la perspective de soutenir les magistrats dans le processus de sécurisation de la présidentielle de février prochain. Une rencontre organisée en partenariat avec le Collectif des organisations de la société civile, en partenariat avec la Plateforme des acteurs non étatiques autour du « Rôle e responsabilité des magistrats dans le processus électoral ». « Les magistrats jouent un rôle important dans le processus électoral, car ils interviennent dans toutes les phases de ce processus, depuis la gestion du contentieux sur l’inscription des listes jusqu’à la proclamation définitive des résultats, en passant par la supervision des opérations de vote et le travail de commission de recensement des votes. La nouveauté, cette fois, c’est que l’Ums est impliquée dans cette activité de formation, conformément à sa mission qui est d’entreprendre toute vision destinée à renforcer la capacité technique de ses membres », a défendu Téliko.
Médiation
Pour le professeur Babacar Gaye, qui parlait au nom de la société civile, ce partenariat inédit sème les graines d’une confiance mutuelle nécessaire au déroulement du jeu électoral. « C’est la première fois que nous avons ce type de collaboration entre magistrats et société civile à l’intérieur d’un même cadre. L’idée de réunir dans une stratégie commune et dans une vision partagée les activités de ces deux entités laisse entrevoir un décloisonnement du débat caractéristique d’une maturité des acteurs de la vie politique. Cette initiative aura une valeur ajoutée, en ce qu’elle contribuera à susciter la confiance des acteurs politiques dans le déroulement des opérations et dans la gestion du contentieux, tant du point de vue forma que matériel », a-t-il déclaré.
Avec un dialogue politique qui connait quelques raideurs, le Collectif des organisations de la société civile et la Plateforme des acteurs non étatiques se proposent de faire la médiation entre acteurs politiques ou encore la création de cadre de dialogue multipartite. C’est d’ailleurs dans ce cadre que s’inscrit Sunu Elections. Le conseiller du ministre de la Justice, Abdoul Hamid Ndiaye, représentant Ismaïla Madior Fall à la rencontre, a salué l’avantage que représentent les magistrats dans le processus électoral sénégalais, depuis toujours. « Si on a eu des élections apaisées au Sénégal, c’est qu’on a toujours eu des magistrats valeureux qui ont toujours su exercer leurs mission dans la plus grande neutralité. Comme le dit le professeur Ismaïla Madio Fall, une neutralité axiologique », a-t-il conclu.
(Source EnQuête)
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