C’est à bord d’un vol commercial de la compagnie Air France que Me Madické Niang a embarqué avant-hier samedi, vers Doha, la capitale Qatarie. L’ancien ministre des Affaires étrangères sous le magistère du Président Me Abdoulaye Wade a fait escale hier dimanche, à Paris, avant de rallier Doha. Où il est arrivé dans la nuit de dimanche à lundi. Un voyage très suivi par les militants du Parti démocratique sénégalais (Pds), du fait de l’éphémère crise entre le pape du « Sopi » et son ancien ministre, décrit comme son homme de confiance. Une dispute née de la volonté prêtée à Madické Niang d’être l’instigateur d’une lettre adressée par des membres du Pds à Me Wade pour el choix d’un autre candidat à l’invalidation de la candidature de Karim Wade. Le pape du « Sopi » avait réagi à travers une lettre publique incendiaire contre Me Madické Niang. « Maître Madické Niang a décidé de se mettre en face du parti et en face de son Secrétaire général que je suis. Je regrette seulement qu’il n’ait pas choisi une forme plus élégante d’exprimer ce qui est un libre choix et un droit que personne le lui contexte, en venant me voir et, dans un tête-à-tête ou Allah serait notre seul témoin, m’annoncer courageusement sa décision d’aller tenter sa chance ailleurs. Compte tenu des relations que nous avions entre nous, j’étais en droit de penser qu’il n’aurait jamais chois la forme d’un coup de poignard dans le dos (…) », écrivait Me Wade contre Me Madické Niang. Et la réplique de ce dernier n’avait pas tardé : « Je pardonne à Abdoulaye Wade de m’avoir prêté des intentions qui sont loin d’être miennes et je prie le Tout Puissant, par la grâce de Khadimoul Rassoul, qu’Il l’éclaire afin qu’il comprenne qu’il est complètement mépris sur mon compte. Je laisse ainsi les Sénégalais juger et tout en étant sûr qu’ils ne sauraient se tromper sur ma loyauté envers le Président Wade et mon désir profond d’être toujours à son service ». Une réponse qui a clos le débat et permis à Me Abdoulaye Wade de renouveler sa confiance à Me Madické Niang. « Devant l’accent de sincérité du Saint Coran et de notre Guide Ahmadou Bamba Khadimoul Rassoul, je vous donne acte de votre déclaration qui me rassure. Enterrons ce qui ne doit plus être dans nos relations qu’un regrettable incident qui se situe maintenant derrière nous », répondait Me Wade, avant d’inviter son camarade de parti à Doha pour un tête-à-tête dans le fond du débat.

En fait, le président Wade maintient son fils, Karim Wade, comme unique candidat du Pds à la Présidentielle de 2019. Ce, malgré le rejet de son inscription sur les listes électorales par la Direction générale des élections (Dge). Laquelle convoqué l’article 131 du Code électorale qui dispose : « Ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale des individus condamnés pour un crime, ceux condamnés à une peine d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement avec sursis d’une durée supérieure à 1 mois assortie d’un an pour l’un des délits suivants : vol, escroquerie, abus de confiance, trafic de stupéfiant, détournements et soustraction commis par les agents publics, corruption, trafic, d’influence, contrefaçon ». Or, Karim Wade avait été condamné en mars 2015 à six (6) ans de prison pour enrichissement illicite, avant d’être gracié par le Président Macky Sall en juin 2016. Une peine qui l’empêche de s’inscrire sur les listes électorales pendant une durée de cinq ans. Mais, les conseils de Karim Wade avaient saisi le Tribunal de Dakar pour invalider la décision de la Dge. Dans une décision rendue le 24 juillet, les magistrats se sont déclarés incompétents. Du coup, un recours fut introduit devant la Cour suprême, laquelle avait invalidé, le 30 août, son inscription. N’empêche, le président Wade campe sur sa position, en maintenant la candidature et le parrainage de Karim Wade comme candidat à la Présidentielle. Une décision qui commence à créer des divisions dans les rangs du Pds. Des rumeurs persistants soutiennent que le pape du « Sopi » a un plan B pour la Présidentielle de 2019. Et Me Madické Niang qui bénéficie du soutient du vote mouride, est décrit comme le probable candidat du Pds. Le face-à-face qu’il aura aujourd’hui avec le président Wade portera essentiellement sur la stratégie de tous les moyens de recours, pour faire plier le camp d’en face.

(Source L’Observateur)