Libération est en mesure de révéler que Gora Seck, fils aîné d’Assane Seck, retrouvé décapité dans le village de Keur Assane, à Tivaouane, sera déféré aujourd’hui devant le parquet pour assassinat et actes de barbarie. L’enquête menée par la gendarmerie de Tivaouane, assistée par une équipe de la Section de Recherches de Dakar, a permis de glaner des preuves scientifiques accablantes contre le mis en cause qui continue de nier les faits malgré les éléments formels qui l’accablent.

Les gendarmes ont pu ainsi retrouver ses habits tâchés du sang paternel qu’il avait jetés après son forfait mais aussi le bâton avec lequel il l’a assommé. En effet, maîtrisant parfaitement l’emploi du temps de son pater, Gora savait qu’il devait se rendre tôt le matin, le jour du drame, dans un autre village, a quelques kilomètres de Keur Serigne. Il lui a ainsi tendu une embuscade pour « parler » avec lui, loin des autres enfants. Mais la discussion dégénère avant qu’il ne s’empare d’un bâton pour assommer son père.

Pris de panique et inspiré par le contexte électoral, Gora Seck retourne à la maison, s’empare d’une machette et coupe la tête de sa victime qu’il jettera dans un puits à quelques kilomètres du domicile familiale. La manchette ainsi que le sac qui a permis de transporter la tête du défunt ont été retrouvés. Les prélèvements qui ont été effectués concordent avec l’ADN du meurtrier présumé.

Dans le village de Keur Serigne, les informations recueillis par les gendarmes indiquent qu’à plusieurs reprises, ces derniers jours, Gora ne cessait de menacer son père qu’il accusait d’avoir fait un testament pour, qu’à sa mort, ses quelques lopins de terre soient cédés à ses autres enfants. Les enquêteurs sont convaincus que c’est ce « contentieux » qui était encore au cœur de la discussion qui a été fatale à Assane Seck.

A noter que les autres membres de la famille du défunt, retenus par les gendarmes pour nécessité d’enquête, ont été lavés de tout soupçon.

(Source Libération)