Mariée et mère d’un chérubin de 3 mois, Mame Diarra Fall a failli perdre la vie au courant du mois de ramadan dernier. Fatou Diatta née en 1958, sa fille Fatou Cambaye ainsi que sa belle-mère fille, Fatou Dagua Ba se sont liguées contre la victime pour lui faire la fête. Cette affaire plaidée, ce mardi, devant le tribunal de grande instance de Dakar trouve sa source de faits « totalement » anodins. En effet, les petits-fils de la dame jouaient aux alentours du domicile où vit Mame Diarra Fall alors que cette dernière lavait le linge. Pour ne pas qu’ils la dérangent, elle leur a demandé de rentrer chez eux. Quelques instants après, les enfants sont revenus et cette fois-ci accompagnés de leur grande mère. Celle-ci de reprocher à la plaignante d’être toujours problématique. Furieuse, Mame Diarra Fall a commencé à l’insulter. C’est là que Fatou Cambaye a aperçu sa mère échanger avec la partie civile. Venue s’enquérir de la situation, elle a trouvé leur voisine avec une pierre et elle a pris un banc pour lui donner un coup.
« Nous avons eu 2 altercations. La première fois, Fatou Diatta m’a giflée. Le lendemain, alors qu’on cherchait un règlement à l’amiable, une autre bagarre s’est éclatée entre Fatou Cambaye et moi. Elle m’a frappée avec un banc sur mon front et sur la tête. Fatou Dagua Ba s’y est mêlée. J’avais de graves blessures et j’ai perdu connaissance. Ce n’est qu’à l’hôpital que j’ai retrouvé mes esprits », a-t-elle raconté. Le certificat médical a établi une hématome d’environ 10 centimètres à la tête, une limitation des mouvements du cou et des hématomes aux pommettes. Lesquelles ont entrainé une incapacité temporaire de travail (Itt) d’une durée de 30 jours. Sa belle-mère Fatou Binetou Ndiaye a confirmé ces propos. Elle-même avancé que Mame Diarra Fal est sujette à des crises depuis qu’elle a reçu le coup.
Le parquet : « Fatou Cambaye a visé une partie sensible du corps »
Agée de 32 ans, Ndèye Cambaye a nié avoir assommé son adversaire avec un banc. « Nous nous sommes battues. Mais, c’est elle qui a amené le banc. Je l’ai juste projetée contre le mur », s’est-elle défendue. Pour sa part, Fatou Dagua Ba a soutenu :« Je voulais retirer la calebasse que Mame Diarra Fall détenait c’est là qu’elle m’a mordu au bras gauche. C’était pour éviter qu’elle donne un coup à Ndèye Cambaye ».
Intervenu pour assurer les intérêts de la partie civile, Me Boubacar Dramé a affirmé que les faits sont d’une extrême gravité. Il a expliqué que cette affaire était déjà pendante devant le tribunal de Guédiawaye avec une Itt de 21 jours. Entre temps le cas de sa cliente s’est aggravé et elle a fini par obtenir un autre certificat médical de 30 jours. A la suite d’une exception d’incompétence de juridiction soulevée par la défense, le dossier a été renvoyé devant le tribunal de grande instance de Pikine-Guédiawaye. Le conseil a déclaré que Mame Diarra Fall ne pouvait même pas se tenir sur ses deux jambes. Ainsi, il a réclamé 2 millions de FCFA à titre de dommages et intérêts aux prévenus tout en demandant au juge de fixer la durée de la contrainte par corps au maximum.
A son tour, le ministère public a requis la relaxe au bénéfice du doute pour Fatou Dagua Ba, un mois de prison assorti de sursis contre Fatou Diatta. A l’encontre de Fatou Cambaye, la parquetière a requis un mois ferme. A l’en croire, cette dernière a visé une partie assez sensible du corps. Que cela pouvait entrainer une mort d’homme.
Pour l’avocat de la défense, ce qui s’est passé est « regrettable ». « À cause d’une banale histoire d’enfants, de grandes personnes sont traduites devant la barre. On pouvait régler cela à l’amiable comme des gens responsables », a-t-il dit. Ce, avant de plaider l’excuse de provocation pour Fatou Cambaye et au tribunal de lui faire une application bienveillante de la loi pénale.
Rendant sa décision, la présidente de ladite juridiction a suivi partiellement le réquisitoire du parquet. Puisqu’elle a condamné Fatou Cambaye, placée sous mandat de dépôt depuis le 20 juillet dernier, à 20 jours de prison. Fatou Diatta et Fatou Dagua Ba ont comparu libre.
Les coupables vont allouer la somme de 300.000 FCFA à la victime.
Awa Faye
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