VENTE DE DIESEL TOXIQUE AU SENEGAL
Un rapport accable Oryx, Vivo Energy, Vitol et Trafigura

VENTE DE DIESEL TOXIQUE AU SENEGAL

Un rapport accable Oryx, Vivo Energy, Vitol et Trafigura
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En septembre 2016, Public Eye a diffusé le résultat d’une enquête de plus de trois ans intitulé « Dirty Diesel » portant sur le rôle de négociants tel que Vitol, Oryx, Trafigura dans la production et l’approvisionnement de carburants toxiques sur le marché ouest africain. Le rapport de la police hollandaise de l’environnement (Human Environment and Transport Inspectorate, ILT) est une conséquence directe des révélations retentissantes du Public Eye.

En 2017, l’ILT a analysé la composition de 44 tankers pétroliers en route pour la sous région dont le Sénégal. Tout en soulignant l’importance de négociants établis en Suisse comme Gunvor, Litasco et Vitol, les inspecteurs relèvent que le recours au mélange (« blending ») est une pratique systématique par laquelle des composants toxiques sont introduits dans les carburants même si les normes en vigueur en Afrique de l’Ouest sont respectées.

Cette manœuvre est le résultat de la « recette » exigée par les négociants en fonction de son marché de destination.

Identifiée comme une cause majeure de la pollution de l’air aux particules fine, la teneur en soufre présente dans le diesel dit de « qualité africaine » atteint jusqu’à 300 fois la limite fixée en Europe. En plus du double du seuil autorisé s’agissant des hydrocarbures aromatique polycycliques, composés de polluants classés cancérogènes. Dans l’essence, au-delà du soufre, des ingrédients cancérogènes comme le benzène ou l’isoprène ont été décelés, ainsi que du manganèse à hauteur de 30 fois la limite maximale prévalant sur le Vieux Continent.

Ces produits font peser un risque majeur de santé publique sur les villes africaines. Par ailleurs, ils laissent à penser que les Etats d’Afrique de l’Ouest paient trop cher pour les carburants qu’ils importent. Cette question est par exemple centrale au Nigéria, où les discussions sur le durcissement des standards sont bloquées depuis plusieurs mois en raison des incertitudes liées aux répercussions sur le prix à la pompe.

Dans les faits, les inspecteurs font de graves révélations dans leur rapport obtenu par Libération. Ils écrivent : « L’essence et le diesel peuvent contenir plus de substances cancérigènes et toxiques que dans l’UE. Les commerçants de carburant ont un usage optimal de ces normes plus détendues. Ils utilisent des stocks mixtes de mauvaise qualité et malsains lorsqu’ils mélangent du diesel et de l’essence pour l’Afrique de l’Ouest. Après avoir été mélangés aux terminaux de stockage des ports néerlandais, ces mélanges sont expédiés en Afrique de l’Ouest. La production est autorisée dans l’UE, mais les véhicules dans les Etats membres ne peuvent pas y circuler. Les niveau de particules et de substance cancérigène seraient alors trop élevés dans les gaz d’échappement ». Ils ajoutent : « l’essence pour véhicules européens ne peut contenir plus de 1% de benzène. Des flux de l’industrie chimique avec plus de 40% de benzène ont été intentionnellement ajoutés à l’essence pour l’Afrique de l’Ouest qui a été étudiée par l’ILT pour augmenter l’indice d’octane. L’inspection a également trouvé des carburants routiers qui contenant 300 fois plus de soufre que ce qui est autorisé dans l’UE. Fondamentalement, tous les mélanges d’essence étudiés contiennent du manganèse, une substance interdite en Europe. Les diesels d’Afrique de l’Ouest ont des teneurs élevées en hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Cela signifie que le produit est plus cancérigène et entraîne davantage d’émissions de particules lors de la combustion dans un moteur diesel ».

 

(Source Libération)







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