ASSOCIATION DE MALFAITEURS, MORCELLEMENT D’UN TERRAIN DE L’ETAT ET BLANCHISSEMENT DE CAPITAUX
Le maire de Malika mis en examen

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Le maire de Malika mis en examen
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Il y a de cela quelques jours, le maire de Malika, a annoncé après une audience au Palais de la République, son intention de rejoindre l’Alliance pour la République (APR). Edile de cette localité depuis 2002, Talla Gadiaga a fait cette annonce dans un contexte bien particulier.

Le 22 mai dernier, il était dans le bureau du doyen des juges de Dakar pour être interrogé dans le fond, es qualité…d’inculpé.

Libération est en mesure de révéler que Talla Gadiaga est, depuis le 25 février 2016 mis en examen pour association de malfaiteurs et conclusion d’une convention ayant pour objet un terrain immatriculé de l’Etat et blanchissement de capitaux. Il a été placé sous contrôle judiciaire en même temps qu’Oumar Sall – inculpé courant avril 2018, Birane Sylla et Libasse Sow.

A l’origine de cette rocambolesque affaire, des manœuvres présumées frauduleuses autour du Tf numéro 13606/Dp. Dans le cadre de cette affaire, le maire de Malika ainsi que les personnes susnommées avaient été placés en garde à vue par la Section Recherches de Dakar avant leur déferrement devant le parquet. Mais le ministère public les a libérés sous convocation avant d’ouvrir une information judiciaire pendante devant le premier cabinet d’instruction.

Dans cette affaire, les gendarmes ont fait des découvertes extrêmement graves. Tout a commencé avec une alerte de Mamadou Fall, conseiller municipal et membre du Club Sénégal développement contre le maire de la commune de Malika pour des faits d’occupation illégale d’un titre foncier de l’Etat. Dans sa plainte, le Club signale qu’il existe à Malika une bande de filaos immatriculée au nom de l’Etat du Sénégal sous le titre foncier 13606/DP en 2007.

Dès 2015, les membres de la société civile disent avoir constaté que des opérations de terrassement et de lotissements avaient été effectuées sur le terrain. En fait, il s’agissait de deux zones du même terrain séparées par une bande de filaos mais dans la zone concernée, les filaos ont été abattus. Lorsque la société s’est renseignée, elle a appris que 100 hectares avaient été confiés à un promoteur Oumar Sall qui leur aurait déclaré qu’il agissait au nom et pour le compte du maire.

Devant le juge, Oumar Sylla a assuré n’avoir jamais tenu ses propos en précisant qu’il travaillerait pour le…père du maire. Selon toujours la source, il y avait sur le même site trois autres hectares gérés par Birane Sylla, toujours pour le compte du maire, selon les accusateurs. C’est ce moment que le DSCOS (Direction de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation du Sol) a été alertée avant que la Section de Recherches n’entre dans la danse.

A la suite des investigations, les gendarmes concluent que le maire a signé plusieurs actes de cession au profit de Birane Sylla, Oumar Sall et Libasse Sow en sus des attestions de déclaration de propriété sur le terrain immatriculé au nom de l’Etat et contigu au domaine public maritime à des personnes qui n’en ont pas le droit.

D’ailleurs, les enquêteurs révèlent que dans le cadre de son entreprise délictuelle, Birane Sylla a été pris en flagrant délit par les Eaux et Forêts en 2014 alors qu’il coupait des filaos dans cette zone en vue de faire des lotissements. Il avait écopé d’une amende de 250.000 FCFA. Il en est de même de Libasse Sow qui avait été interpellé pour les mêmes faits en janvier 2015. Il a dû payer une amende de 250.000 FCFA et 750.000 FCFA. Selon toujours les enquêteurs, avec l’appui du maire et étant sûr de lui, Birane Sylla, dans son projet de lotissement, s’est fait confectionner un plan qui lui a permis de récupérer 154 parcelles dans cette zone qu’il a pu céder pour des prix variant entre 1,5 millions et 2 millions de FCFA avec l’appui de Libasse Sow qui lui a cédé le terrain en lui faisant un acte de cession dans la zone dite Khisga à la date du 20 juin 2007. Alors qu’il ne détient aucun document prouvant qu’il est propriétaire.

Quant au maire Talla Gadiaga, les éléments de la SR soutenaient qu’il a autorisé Oumar Sall à procéder au lotissement d’un site immatriculé au nom de l’Etat et à favoriser la vente de parcelles issues de ce lotissement à des tiers par l’entremise du promoteur qui a délivré aux différents acquéreurs des parcelles des actes que le maire lui-même a signé. Et comme argument pour justifier ses actes, le maire soutient que le site en question appartient à son père comme l’attesterait un témoignage en date du 11 août 1989 qu’il aurait reçu de ce dernier.

Le 16 décembre 2015, tout ce beau monde a été placé en garde à vue et était sur le point d’être déféré. Mais Gadiaga et Cie seront libérés vers midi alors que le dossier était transmis sous forme de renseignement judiciaire. Depuis, le dossier est pendant au premier cabinet et le maire de Malika traîne cette affaire comme un boulet. Ceci explique-t-il cela ?

 

(Source Libération)







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