L’après-midi du lundi de Pentecôte, 21 mai 2018, s’étirait doucement, lorsqu’une détonation tira les jeûneurs de leur somnolence. Hier, la cité Sotiba est passée très vite de la torpeur à la grande influence. Il est 16H20, lorsqu’un véhicule de marque « Clio 106 » de couleur verte s’immobilisa au bord de la chaussée, sans que personne dans la cité ne s’inquiète outre mesure. Ici, tout le monde ou presque a déjà vu ce véhicule immatriculé KG-1805-A, l’occupant également est connu : c’est un homme de forte corpulence. Maguette Mbaye, major à la Gendarmerie nationale, traîne, depuis plus de 5 ans, des problèmes psychiques. Il avait été détaché aux ateliers mécaniques. Plus d’une fois, il a tenté de mettre fin à ses jours, sans succès. Hélas, cet après-midi du 21 mai, lorsqu’il gare son véhicule, personne ne se doute qu’il va tirer une balle. Après avoir ouvert la portière du véhicule, fait face à la population, il dégaine son arme, la pointe sur sa bouche grande ouverte et appuie sur la détente. La mort est instantanée. Le corps inerte git ensanglanté.

A l’arrivée de la police à la paisible Cité Sotiba, la scène du crime refusait du monde. Le corps du défunt major est recouvert d’un drap et la foule de curieux est tenue à une certaine distance par le Commissaire Adramé Sarr et ses hommes qui, par ailleurs, épiaient les mordus des réseaux sociaux, prêts à immortaliser la scène. Quelques minutes après, les limiers de la police scientifique débarquent sur les lieux, suivis des gendarmes de Thiaroye de la Brigade prévôtale. La scène du drame est délimitée par un ruban jaune pour permettre aux limiers de procéder à des prélèvements d’indices dans le véhicule 106 et prendre quelques photos du défunt. Habillés en deux pièces beige, avec des rayures sombres, le corps est retourné dans tous les sens, les poches fouillées et le contenu (des billets de banque, un talisman, un ceinturon…) placé sous scellés.

18H46 – Les Sapeurs-pompiers enlèvent le corps acheminé à la police de Pikine. Des parents du défunt sont auditionnés. Deux proches du défunt conduisent le véhicule au commissariat de police de Pikine à un jet de pierres. La foule se disperse.

(Source L’Observateur)