Selon nos informations, Assane Diouf sera jugé dans les prochains jours devant le tribunal correctionnel de Dakar. En effet, le doyen des juges d’instruction a pris une ordonnance pour le renvoyer devant cette instance pour trouble à l’ordre public, injures par le biais d’un système informatique et outrage à un ministre du culte au réquisitoire définitif du ministère public. Ecroué depuis plusieurs mois, Assane Diouf avait été extrait et interrogé encore par le doyen des juges à la demande du parquet peu avant la clôture de l’information judiciaire.

A l’époque, le Procureur souhaitait faire entendre l’insulteur public sur deux enregistrements. Dans le premier, qui lui a valu son arrestation, il accusait le porte-parole du Khalife des Mourides, Cheikh Bass Abdou Khadre, de tous les noms d’oiseaux. Dans le deuxième, il s’en prenait ouvertement aux policiers de Guédiawaye qu’il accusait, avec une violence inouïe d’être des corrompus.

Il ressortait de cette audition qu’Assane Diouf avait perdu de sa virulence. Alors qu’il avait assumé l’ensemble de ses propos lors de son interrogatoire dans le fond quelques semaines plus tôt, il avait soigneusement évité de s’enfoncer face au magistrat instructeur.

Sur l’enregistrement dans lequel il s’en prenait ouvertement aux policiers de Guédiawaye, Assane Diouf reconnaissait que c’est bien lui. Mais il assurait qu’il ne s’adressait pas aux policiers lorsqu’il parlait de « tapettes », « clochards » et « reuy lamign ». D’après ces dires, il s’adressait aux… « Clochards » qui errent dans la rue, alors que dans l’enregistrement ses propos orduriers ne souffraient d’aucun doute.

Tout au plus, Assane Diouf assurait effectivement parlé de la corruption dans la Police, en général, en tant que citoyen sénégalais. Concernant le porte-parole du Khalife des Mourides, malgré la vidéo accessible sur You Tube d’ailleurs, il jurait : « Je n’ai jamais dit que Serigne Bass Abdou Khadre profitait de ses fonctions de porte-parole du Khalife pour s’enrichir ». Mieux, il assurait qu’il l’aurait connu dans la cour du défunt Khalife général des Mourides, El Hadj Bara Mbacké.

A noter qu’à la fin de son audition, Assane Diouf, qui avait perdu beaucoup de poids et demande à être jugé, s’était livré à une déclaration spontanée en accusant les autorités sénégalaises d’avoir diffusé une « fausse nouvelles » en l’accusant d’être un terroriste.

(Source Libération)